C’est une journée calme dans un village ougandais. Les femmes se rassemblent et s’assoient sur des chaises en plastique à l’ombre, pour se protéger du soleil de l’après-midi. Je suis présente avec une poignée de journalistes en reportage sponsorisé par la Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF) . Les femmes du village nous souhaitent la bienvenue et commencent à nous raconter leur vie. Soudain quelque chose se passe. Un homme se tient dans l’ombre et nous fixe du regard. D’autres viennent nous entourer. Une tension se manifeste. On ne veut pas de nous ici.
Ils arrivent de tous les côtés, agitant des canes et des tiges de bambou. Nous courons. Ils nous pourchassent. Nous faisons à toute vitesse le tour d’un bâtiment, vers l’extérieur du village pendant que la foule se rapproche. Il y a un mur, et nous ne pouvons pas sauter par dessus. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous retourner et d’affronter la bande.
Mon cœur bat la chamade : nous sommes là, avec nos carnets de notes, nos appareils photos et nos enregistreurs, contre une douzaine de villageois armés de bâtons. J’attrape la main de ma collègue, et, prêtes pour accuser le choc, nous forçons le passage dans la horde et courrons vers la voiture. Nous y avons toutes échappé, saines et sauves mais secouées.
Tout cela n’est qu’un test dans le cadre d’une formation sur les environnements hostiles destinée aux femmes journalistes, offerte par Global Journalist Security (GJS). La colère n’est pas réelle, ni la foule. Mais presque tout le reste l’est : le soleil ougandais, les reporters de l’IWMF, les femmes, les bâtons, le mur et la chamade dans mon cœur. Cet exercice est censé nous apprendre à gérer des dangers soudains ou des attaques inattendues, et dans le cas présent, à gérer le spectre des villageois d’une société en conflit qui se méfie de nos activités en tant que journalistes. Même si la foule et les femmes du village sont des acteurs engagés par GJS, et les reporters viennent de plusieurs pays, dont le plus grand groupe vient des États-Unis, quand je vois ce mur et que je me retourne pour faire face à la foule, j’ai un flash-back soudain des émeutes que j’ai couvertes en Asie du Sud-Est. En tant que journaliste, j’ai été confrontée à des coups de feu, à des cambriolages, à une attaque à la grenade, à la surveillance du gouvernement, à la détention et à la déportation. Mais jusqu’à présent, je n’avais jamais été formée à gérer rien de cela.
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À la période de notre formation, neuf mois s’étaient écoulés en 2015 et c’était déjà l’une des pires années par rapport au nombre de décès enregistrés de journalistes en activité. D’ici la fin de l’année, au moins 71 journalistes avaient été tués en lien direct avec leur travail, selon les recherches du CPJ. Dans plus des deux tiers de ces cas, le journaliste était la cible d’un assassinat.
« Aujourd’hui les journalistes sont confrontés à plus de menaces à leur sécurité physique car ils sont devenus des cibles, a commenté Lily Hindy, directrice adjointe de RISC (Reporters Instructed in Saving Colleagues). Auparavant ils étaient en danger tout simplement parce qu’ils étaient proches des évènements et pouvaient se retrouver pris entre deux feux ; mais maintenant ils sont ciblés spécifiquement. »
Les femmes journalistes sont confrontées bien plus souvent que les hommes à certains dangers comme les agressions et le harcèlement sexuels, raison pour laquelle des formations à la sécurité spécifiques au genre comme celle que l’IWMF organise sont de plus en plus répandues et considérées comme essentielles.
En 2014, l’IWMF et l’Institut international pour la sécurité de l’information (INSI) ont publié «Violence and Harassment Against Women in the News Media» (Violence et harcèlement à l’encontre des femmes dans le monde des médias), présenté comme le premier rapport complet sur les menaces à l’encontre des femmes journalistes dans le monde entier. « Presque deux tiers des femmes interrogées ont dit avoir vécu une forme d’intimidation, de menace ou d’abus en lien avec leur travail, dont la gravité allait des insultes aux menaces de mort », m’a confié la directrice exécutive d’IWMF Elisa Lees Muñoz dans un entretien par e-mail. La plupart de ces incidents n’ont jamais été signalés et se sont « produits sur le lieu de travail plutôt qu’en mission ». Pourtant, de nombreuses femmes ont rapporté des cas de violence physique (bousculades ou attaques avec un objet ou une arme) qui se sont produits sur le terrain tandis qu’elles couvraient des manifestations, des rassemblements, ou des évènements publics. Plus de 14 pourcent des femmes interrogées ont affirmé avoir vécu des violences sexuelles liées à leur travail ; et presque la moitié de toutes les réponses disaient avoir subi un harcèlement sexuel.
« Le risque d’agression sexuelle est plus grand pour les femmes que pour les hommes, que ce soit par des attaquants individuels ou en groupe ou encore des foules sexuellement agressives, a dit Frank Smyth, directeur exécutif de GJS et Conseiller principal du CPJ pour la sécurité des journalistes. Nous ne savons pas si ces risques ont augmenté, a-t-il dit, ou si les hommes et les femmes journalistes ont récemment attiré plus d’attention sur cette question en l’abordant enfin. »
Cette question a retenu l’attention du monde en 2011 lorsqu’une foule a agressé sexuellement la correspondante de CBS News et membre du conseil d’administration du CPJ Lara Logan, alors qu’elle couvrait les soulèvements à la place Tahrir en Égypte, un endroit notoirement dangereux pour les reporters. La journaliste anglaise Natasha Smith a relaté un incident similaire. Et en 2013, une journaliste hollandaise a été violée pendant qu’elle couvrait des manifestations au même endroit. Elles ne sont pas les seules : la photojournaliste Lynsey Addario offre une description saisissante de son enlèvement et de son agression en Libye dans ses mémoires intitulés It’s What I Do.
Beaucoup de journalistes ont affirmé que c’est assez. Et elles prennent les choses en main.
« Nous avons décidé que lorsque cela serait possible, nous offririons des formations sur les environnements hostiles à toutes les femmes avec lesquelles nous travaillons, a expliqué Muñoz de l’IWMF. Nous sommes convaincues que c’est notre responsabilité. »
Cela inclut la formation de GJS qui m’a placée au cœur d’une fausse foule en Ouganda. C’est l’un des jeux de rôle (enlèvement, accident de voiture, fusillade, grenades, attaques de tireurs embusqués) que nous examinons individuellement et en groupe.
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« Nous allons vous faire sortir de votre zone de confort, nous avertit Smyth le premier jour de notre formation. Et d’ajouter : mais on ne veut pas vous traumatiser. » Contrairement à une situation de la vie, ici je peux à tout moment faire arrêter n’importe quelle activité, juste en levant la main.
Notre formation de trois jours couvre tout, des premiers secours d’urgence à la sécurité numérique, en passant par les armes. Je n’oublierai jamais la procédure « DR. ABC » : danger, protection, libération des voies aériennes, respiration, circulation (Danger, Response, Airway, Breathing, Circulation). Si un collègue est blessé par balle sous mes yeux, ou si un étranger saigne suite à un accident de la route, je connais les premières étapes de secours avant d’appeler à l’aide.
En tant que reporter, j’ai rapidement développé un instinct qui me rend consciente de la situation : évaluer la scène autour de moi, en passant d’une vision élargie à l’attention au détail. Mais je dois reconnaître que j’ai été laxiste sur les formalités : une évaluation des risques à effectuer avant une mission de reportage, un plan de communication à élaborer avec des amis et proches avant mon départ, et un document de preuve de vie contenant des informations confidentielles pouvant être utilisées dans le pire des cas pour confirmer si la personne est encore en vie. (Des exemples de ces formulaires et de toutes les informations relatives à la sécurité des journalistes sont disponibles en ligne dans le Guide de sécurité des journalistes du CPJ et Journalist Security Guide and the le Rory Peck Trust.)
« Envisagez le pire et préparez-vous », a conseillé Judith Matloff, une correspondante à l’étranger chevronnée qui offre aux journalistes une formation à la sécurité de manière indépendante et par le biais de l’Université de Columbia. J’ai commencé à couvrir des évènements dans les années 80, a-t-elle ajouté. Les journalistes étaient ciblés à l’époque. Et les risques étaient immenses, mais de nos jours on observe une sensibilisation. Nous n’avions pas de groupes de défense de nos droits, nous n’avions pas de groupes de formation, nous n’avions rien. Nos rédacteurs en chef nous donnaient une bouteille de scotch et nous souhaitaient bonne chance. »
Il existe bien plus de ressources de nos jours, mais pour Matloff, elles pourraient être améliorées.
« Très peu de gens offrent une formation aux femmes en fait, et c’est quelque chose qui a été ignoré trop longtemps je pense, a dit Matloff. Beaucoup de formations sur les environnements hostiles sont données par des hommes formés à l’armée et ce qu’ils font, c’est qu’ils jettent un sac sur la tête de quelqu’un… et lui disent voilà comment c’est de se faire enlever, a-t-elle expliqué. Ça ne vous prépare pas à prendre les bonnes décisions. Ça vous montre seulement comment c’est quand la situation vous pète à la figure. » Sa formation se focalise donc sur les façons d’éviter ces situations en premier lieu.
Bien que la formation soit essentielle, il est aussi important de bien examiner le programme de formation lui-même, a dit Matloff. Dans certains cas, les formateurs masculins ont trop reflété les criminels que les femmes doivent éviter, a-t-elle expliqué. « J’ai parlé à de nombreuses femmes qui se sont fait draguer ou ont été harcelées sexuellement par les formateurs, a-t-elle confié. Les militaires ont tendance à créer un environnement très masculin et va-t-en-guerre où les femmes se sentent mal à l’aise, alors on démarre déjà dans une situation où les femmes sont en dehors de leur zone de confort. »
Smyth a convenu que les formations à la sécurité conçues selon la ‘mentalité militaire occidentale’ ne correspondent pas à la plupart des reporters sur le terrain. « Les journalistes et les travailleurs des ONG sont des civils non armés constamment en train de se frayer un chemin entre les autorités ou d’autres entités armées. Cela requiert des compétences plus vastes et nuancées que celles qu’un entraînement militaire traditionnel pourrait développer », a-t-il déploré. Global Journalist Security aborde les agressions sexuelles avec sensibilité, mais ouvertement. Hommes et femmes sont inclus aux formations du GJS car « Hommes et femmes doivent faire partie de la solution, a-t-il commenté. Le sujet des agressions sexuelles a longtemps été tabou, et chuchoter en petits groupes ne fait qu’alimenter les stigmates qui l’entourent. »
En effet, comme l’a dit Matloff, ces stigmates empêchent beaucoup de femmes de parler d’une agression par la suite. « Il y a la honte d’être d’une manière ou d’une autre une mauvaise professionnelle, a-t-elle confié. Ces femmes se sentent vraiment très isolées. » Et bien souvent, elles n’en parlent pas à leur patron, « surtout les indépendantes ; elles ont peur de ne plus être envoyées en mission ».
L’enquête de l’IWMF/INSI a confirmé ces faits. « Je ne l’ai jamais signalé. À qui devrais-je le signaler ? La personne qui m’a intimidée est celle à qui je devais normalement rendre compte », a commenté une journaliste camerounaise (l’enquête ne divulgue pas les noms des femmes interrogées).
Une autre journaliste, américaine cette fois, a répondu qu’elle avait subi des conséquences pour avoir signalé le harcèlement au travail à ses supérieurs. « C’est moi qu’on a renvoyée à la maison et on a retiré mes responsabilités habituelles. L’enquête s’est vite tournée vers moi. »
Beaucoup des femmes interrogées ont affirmé souffrir physiquement et psychologiquement d’agressions liées à leur travail. Certaines ont commencé à utiliser un nom de plume. D’autres ont laissé tomber des sujets particuliers. D’autres encore ont déménagé définitivement ou complètement abandonné le journalisme. Les menaces à l’encontre des femmes journalistes sont donc au final souvent des menaces contre l’information du public.
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La prévention est clé : voilà l’une des leçons principales de la formation à la sécurité. Et souvent, cela ne dépend que de vous. « Vous n’avez pas d’autre choix que de veiller à votre propre sécurité », a expliqué Smyth.
Matloff raconte une expérience qu’elle a vécue alors qu’elle faisait un reportage au Burundi. Elle avait rencontré une source importante, un officier militaire, qui voulait l’inviter à sortir après le couvre-feu. « Je savais, j’avais ce drôle de sentiment », a-t-elle confié. Elle n’y est pas allée. « Je n’ai pas eu les informations, j’ai perdu la source, mais je ne me suis pas faite violer, a-t-elle dit. Nous devons prendre des décisions difficiles auxquelles les hommes ne sont pas confrontés. Un homme aurait tout simplement pu sortir boire un coup avec lui et il n’y aurait pas eu de problème. » Les femmes, en revanche, doivent prendre plus de précautions. « Tout le monde descend au bar de l’hôtel le soir, a-t-elle précisé. Il faut être très prudent. Quelqu’un peut glisser de la drogue dans votre verre, vous devenez ivre… on ne peut pas réagir vite quand on est enivré. »
Et si quelque chose tourne mal, il est crucial d’avoir un plan pour gérer les scénarios catastrophe, a conseillé Matloff.
Les gens qui travaillent avec les reporters doivent aussi se poser ces questions, a-t-elle ajouté. « C’est une discussion qui doit se faire en salle de rédaction avant que les femmes ne partent sur le terrain, a dit Matloff. Toute l’industrie doit en être consciente. »
Malheureusement, les journalistes indépendantes ont tendance à être encore plus isolées. « Les travailleurs indépendantes des médias courent parfois plus de risques pour faire leur travail, car elles ne disposent d’aucune des ressources institutionnelles ou du soutien que peuvent avoir les employés d’un organe de presse », selon le rapport de l’IWMF/INSI
« La sécurité des indépendants dépend à la fois des indépendants eux-mêmes et de ceux qui publient leur travail, a avancé Hindy de RISC. Si un indépendant se rend dans une zone dangereuse sans effectuer une évaluation des risques rigoureuse, sans se préparer grâce aux formations et sans avoir le bon équipement, c’est irresponsable. C’est tout autant irresponsable de la part d’un rédacteur en chef/éditeur de payer un indépendant moins que ce qui est nécessaire pour mener à bien la mission en toute sécurité, et de ne pas poser les bonnes questions pour connaître son degré de préparation à cette mission. Si un indépendant n’est pas formé et qu’un éditeur souhaite utiliser ses travaux envoyés depuis une zone de conflit, nous pensons qu’il doit contribuer financièrement à une préparation adéquate. »
La préparation est-elle efficace ? « Nous mesurons la réussite de plusieurs manières : grâce aux retours directs et anonymes que nous recevons des stagiaires juste après la formation, grâce aux expériences que les stagiaires ont partagées sur la façon dont elles ont appliqué avec succès les leçons de la formation plus tard sur le terrain, et grâce à notre répertoire grandissant de clients des médias et d’ONG », a expliqué Smyth.
La reporter indépendante Roxanne L. Scott, membre de l’IWMF en 2015 et qui a participé à la formation à la sécurité au Kenya avant de se rendre en République démocratique du Congo, a dit que la formation avait changé sa conception du danger. « Même lorsque je ne travaille pas, je suis toujours consciente de ce qui m’entoure, a-t-elle dit. Par exemple, avant lorsque j’arrivais à ma voiture, je passais un peu de temps assise occupée à envoyer des SMS, parfois avec les fenêtres ouvertes. La formation à la sécurité m’a appris que quelqu’un pouvait passer et arracher le téléphone de mes mains ou essayer d’ouvrir ma porte. Alors maintenant, lorsque je monte dans ma voiture, je démarre et je m’en vais dès que possible. J’ai aussi appris à savoir qui est autour de moi. Si je suis dans un endroit sombre, je regarde toujours autour de moi pour savoir qui est là et ne pas être prise par surprise. »
Matloff souhaiterait voir des données concrètes sur les types de formations à la sécurité les plus utiles pour les femmes journalistes. « Je ne peux pas vous donner de statistiques, a-t-elle déploré. Il faut faire une enquête dans toute l’industrie des médias pour voir quel type de formation est utile, au-delà des anecdotes. » Et elle croit que l’enquête devrait provenir d’une source neutre sans but lucratif. « C’est très difficile pour un formateur de permettre une analyse vraiment très rigoureuse des données, pour savoir si ce qu’ils font est efficace, a-t-elle commenté. Je trouve qu’à chaque fois qu’il y a une question de profit dans la prestation d’un service, cela complique la situation. »
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Cet après-midi-là en Ouganda, alors que la foule de test se rapproche, je repense aux manifestations que j’ai couvertes au Cambodge. Je pense à ces moments où j’aurais voulu pouvoir revenir dans le temps, changer ma trajectoire et complètement éviter la scène.
Et pourtant : cela ne fonctionnerait pas. Même si je pouvais revenir en arrière, je me retrouverais certainement face à la foule, la vraie foule. En tant que journaliste, je choisis d’être là où les évènements se déroulent, ce qui est parfois un lieu dangereux. Aucune formation ne pourra diminuer cette impulsion en moi.
« Ne jamais être à 100 pourcent en sécurité fait partie de la nature de notre profession, a affirmé la journaliste indépendante Molly McCluskey, membre de l’IWMF depuis 2014 qui a participé à la formation à la sécurité en Ouganda avant de se rendre en République démocratique du Congo. La préparation et la formation aident à atténuer les risques, mais tant que nous sommes sur le terrain, en train de poser des questions auxquelles certains ne veulent pas qu’il y ait de réponse, nous serons toujours confrontés à différents niveaux de danger. Si je voulais me sentir plus en sécurité, il faudrait que je change de profession. »
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Voici quelques conseils de sécurité pour les journalistes hommes et femmes, tirés des programmes de formation à la sécurité, d’expériences individuelles ainsi que du rapport de l’IWMF/INSI :
- Effectuer une évaluation des risques avant de pénétrer dans une zone potentiellement dangereuse ;
- Élaborer un plan de communication pour se mettre en rapport avec les contacts clés pendant une mission sur le terrain
- Préparer un document de preuve de vie à utiliser en cas d’enlèvement ;
- Comprendre la langue utilisée autour de soi, ou engager quelqu’un qui la parle ;
- Rester à l’extrémité d’une grande foule et éviter le milieu ; e
- Toujours avoir une issue de secours ;
- Se renseigner sur les hôpitaux locaux avant le voyage ;
- Avoir un plan d’évacuation ;
- Savoir comment stocker ses informations et comment les faire sortir du pays ;
- Comprendre comment son travail affecte la sécurité des sources, des fixeurs et des journalistes locaux.
Karen Coates est membre éminent de l’Institut Schuster pour le journalisme d’investigation de l’Université de Brandeis. Elle s’est rendue en Ouganda et au Rwanda en 2015 pour l’association des reporters de la Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF).