Après une décennie de croissance et de développement sans précédent, l’insistance sur des nouvelles positives regagne du poids et menace la liberté de la presse en Afrique sub-saharienne. Par Mohamed Keita
La prise d’assaut du centre commercial de Westgate à Nairobi par des terroristes a non seulement terni l’image du Kenya comme destination sure pour le tourisme et les affaires, mais a aussi constitué un brutal revers à l’Afrique qui tente de s’affirmer comme continent émergent et plein d’espoir.
Suivant cette tragédie, les dirigeants et les forces de sécurité kényanes ont scandé un noble appel à l’unité nationale et au patriotisme. Toutefois, quand certains blogueurs et des journalistes indépendants ont soulevé des questions gênantes sur les défaillances des autorités, le ministre de l’Intérieur Joseph Lenku a accusé la presse de manque de patriotisme. Par la suite, l’inspecteur général de police David Kimaiyo a menacé d’arrêter les journalistes d’investigation John Allan Namu et Mohammed Ali de la chaîne de télévision KTN pour la diffusion d’une émission qui a soulevé des questions embarrassantes sur la conduite et la coordination des forces de sécurité au durant le siège du centre commercial. « Vous ne pouvez pas faire de la propagande provocante et monter les Kenyans contre les autorités », a déclaré Kimaiyo lors d’une conférence de presse, selon les médias. «Nous devons loyauté au système et au gouvernement en place aujourd’hui», a ajouté le directeur du Département des enquêtes criminelles, Ndegwa Muhoro.
Exercer la pression sur les journalistes dans le but de façonner la couverture de l’actualité au nom du patriotisme et de l’unité n’est pas quelque chose de nouveau surtout en Afrique. Cependant, après une décennie de croissance économique et de développement des infrastructures sans précédent sur le continent, les enjeux sont plus importants que jamais. Les défis persistants et les vérités qui dérangent – telles que la résilience du groupe terroriste somalien qui a revendiqué la responsabilité de l’attaque à Westgate, et le manque de préparation des autorités kenyanes à de pareilles attaques – peuvent gâcher l’optimisme, faire réfléchir à deux fois les bailleurs de fonds et les investisseurs, et ternissent la réputation des gens du pouvoir. Par conséquent, les politiciens et les autres autorités sont très déterminés à supprimer toute information qui les expose.
« Je pense que le récit dominant–sur la croissance économique, ou l’innovation, ou tout ce qui plait en ce moment dans les couloirs du pouvoir–se propage au détriment des innombrables autres sujets qui doivent être relatés », a déclaré au CPJ l’auteur Siddhartha Deb.
Il y a deux ans, le CPJ se penchait sur la justification des restrictions de la liberté de la presse en invoquant la primauté du développement économique sur la démocratie et les droits humains. Nous dévoilons à présent une autre menace grave qui pèse sur la liberté de presse en Afrique : l’injonction de mettre l’accent sur les informations positives au nom du patriotisme et du besoin de redorer l’image du continent.
L’Union africaine a marqué son 50e anniversaire en 2013 sous le signe de la «Renaissance africaine» et la célébration du sentiment de l’optimisme. La nouvelle Afrique est « un continent émergent, un continent sûr, qui comprend ses défis mais qui est également conscient des possibilités dont il dispose», a déclaré Antonio M.A. Pedro, directeur du bureau Afrique de l’Est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. Pedro a déclaré au CPJ que les riches ressources humaines et naturelles dont dispose l’Afrique, le dynamisme de certaines de ses économies qui ont enregistré des taux de croissances parmi les plus fortes au monde, et les opportunités d’affaires dans beaucoup de pays qui présentent moins de risques, font de ce continent une zone de plus en plus attractive pour les investisseurs.
Cependant, comme l’a écrit en octobre David Smith, correspondant du quotidien britannique The Guardian, le récit populaire de l’« émergence de l’Afrique » ne tient pas compte du fait que la croissance économique du continent ne se reflète pas dans la vie quotidienne de la majorité des Africains. Smith fait référence à un rapport du groupe de recherche indépendant Afrobarometer selon lequel malgré une décennie de boom économique les niveaux de pauvreté n’ont pas pu s’améliorer de façon substantielle dans la plupart des pays africains.
En outre, la durabilité de la croissance de l’Afrique est loin d’être certaine. L’évaluation en décembre de 2012 de la Banque mondiale a mis en évidence sa vulnérabilité face à toute crise en Chine, le premier partenaire commercial du continent. Un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) publié en mars a révélé que, malgré le fait qu’elle ait enregistré certaines des améliorations les plus radicales au monde en matière d’espérance de vie, d’éducation et de niveau de vie entre 2000 et 2011, l’Afrique sub-saharienne a encore les plus bas niveaux de développement humain au monde. Dans un rapport de 2012, le Panel pour le Progrès de l’Afrique a révélé que l’accroissement des inégalités, la corruption endémique, et la mauvaise gouvernance ont paralysé le rythme de développement et maintenu la dépendance du continent vis-à-vis de l’aide.
« De mon point de vue, l’Afrique a encore du mal à prospérer », a déclaré Thomas Bwire, directeur de l’information de Pamoja FM, une station de radio communautaire basée à Kibera, le plus grand bidonville de l’Afrique situé à Nairobi, la capitale kenyane.
Pourtant, selon certains journalistes la motivation de redorer l’image positive de l’Afrique repose sur un noble élan visant à contrer la couverture internationale de l’actualité sur ce continent, longtemps dominée par les guerres, les coups d’état, la famine, le banditisme impitoyable, les populations malheureuses et les animaux heureux. « Pendant des siècles, le continent n’a pas été en mesure de raconter l’histoire de ses nations et de ses peuples d’un point de vue africain », a déclaré Amadou Mahtar Ba, président directeur général de l’African Media Initiative, une organisation qui œuvre pour le développement des médias panafricains.
Cette tension s’est manifestée au grand jour avant l’élection présidentielle de mars 2013 au Kenya, suite à un reportage de CNN que de nombreux téléspectateurs ont jugé comme un traitement exagéré de la menace de la violence ethnique. Des utilisateurs de Twitter en colère ont créé un hashtag, #someonetellCNN, et exprimé leurs griefs au sujet de la couverture errante ou sensationnelle de la presse internationale. (CNN s’en est tenu à son reportage.) En mai, le président fraîchement élu Uhuru Kenyatta a critiqué la couverture de l’actualité sur son pays par la presse internationale et exhorté les journalistes locaux à s’y opposer. « Ce sont des images que nous devons activement chercher à bannir de l’espace médiatique mondiale et de la sphère de l’Afrique », a-t-il dit. « L’Afrique est en train d’émerger et nous devons communiquer cela à notre peuple et au monde. Nous comptons sur vous, les médias, pour corriger ces images [négatives] et propager les nouveaux développements positifs dans notre continent », a-t-il dit.
Au-delà des medias internationaux, ce sont les journalistes africains qui sont jettes à la vindicte populaire quand ils rapportent des informations qui gênent ceux au pouvoir. Au Nigeria par exemple, les autorités accusent ouvertement la presse d’omettre de rapporter ce que le gouvernement considère comme des réussites. En janvier 2013, lors d’une réunion des professionnels du marketing, des relations publiques, de la publicité et des médias, le sénateur Ike Nwachukwu, ancien général de l’armée et ministre des Affaires étrangères, a déclaré que la presse nigériane devrait cesser d’embarrasser la nation et plutôt protéger son image, selon des médias. « Je ne parle pas des dissimulations, mais des publications qui ont un impact négatif ou qui ridiculisent notre pays et ses citoyens », a déclaré Nwachukwu. Cette critique a été faite au moment où le gouvernement avait alloué 4,2 millions de dollars américains dans le budget fédéral pour des campagnes de relations publiques pour promouvoir un message de changement et de développement.
Tolu Ogunlesi, journaliste indépendant collaborant avec le magazine économique nigérian Ventures Africa, a rejeté l’idée selon laquelle la presse locale néglige les développements positifs. « Il ya un bon nombre d’articles positifs – sur l’entrepreneuriat, et des personnes qui luttent contre vents et marées pour faire des choses motivantes. La vérité est qu’il ya beaucoup de choses déprimantes qui se passent. Ainsi, si ce sont des faits qui semblent dominer l’actualité, alors il ne s’agit clairement que d’articles qui reflètent la réalité », a-t-il dit.
Les autorités nigérianes utilisent divers moyens juridiques, financiers et brutaux pour réprimer les reportages indépendants sur certains sujets. Par exemple, les articles sur le groupe terroriste Boko Haram et les politiques de sécurité pour lutter contre cette menace sont d’une sensibilité particulière au Nigéria. En 2013, les forces de sécurité ont ainsi arrêté et intimidé des journalistes de l’hebdomadaire Al-Mizan pour une enquête-reportage sur les détentions extrajudiciaires présumées de personnes soupçonnées de terrorisme.
Les reportages sur les scandales politiques et la corruption provoquent également le courroux des autorités. Les rédacteurs du journal Leadership ont été harcelés et poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles en 2013 suite à la publication de ce qu’ils ont soutenu comme étant une note confidentielle du président Goodluck Jonathan qui envisageait d’augmenter les prix du gaz et de saboter une fusion des partis d’opposition avant les élections générales 2015. Les journalistes risquent jusqu’à la prison à vie, selon une analyse du code pénal nigérian par le CPJ. Le gouvernement a également interdit un film documentaire sur la corruption dans la gestion des richesses pétrolières par l’Etat.
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique, suivi par l’Éthiopie, ou les dirigeants sont loués pour une croissance économique rapide, des progrès en matière de santé et d’éducation, et des politiques audacieuses pour moderniser les infrastructures et l’agriculture et stimuler l’hydroélectricité. Pourtant, ces avancées cachent de sérieux reculs et problèmes sur le plan domestique qui peuvent remettre en cause l’image du pays, selon certains journalistes éthiopiens. « Je ne peux pas nier qu’il ya des améliorations dans certains domaines, mais tout cela n’est bien [uniquement] que comparé avec les anciens régimes », a dit au CPJ Muluken Tesfaw, journaliste de l’hebdomadaire Ethio-Mihdar. « Nous ne pouvons pas rivaliser avec nos voisins dans de nombreux domaines », a dit Muluken, soulignant le monopole absolu de l’Etat sur le secteur des télécommunications par exemple. L’Ethiopie est classée dans le dernier tiers du Rapport sur la Compétitivité en Afrique de la Banque africaine de développement (BAD) et enregistre une note inférieure à la moyenne en Afrique sub-saharienne en matière d’innovation des entreprises, de développement des marchés financiers, et de maturité technologique.
Les Ethiopiens ordinaires sont confrontés à une hausse du coût de la vie, au chômage, et la mainmise sur l’économie par le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF, sigle anglais). L’adhésion à ce parti détermine l’accès aux opportunités, ce qui a conduit à un sentiment de désespoir chez les jeunes, l’augmentation de la prostitution, l’émigration, et du nombre de mendiants dans les rues, a dit Muluken. Reeyot Alemu, une chroniqueuse primée qui a écrit de nombreux articles détaillant ces problèmes, est emprisonnée depuis 2011 sur la base de fausses accusations de terrorisme et purge une peine de cinq ans. Son journal en langue amharique, Feteh, a été interdit quelques semaines après son arrestation.
Les médias « devraient traiter des questions brûlantes de la population en général de manière positive, participative permettant de les résoudre… car nous sommes conscients des impacts négatifs de l’industrie des médias et de la communication néolibérale internationale », dit un rapport de l’EPRDF publié en mars 2013. La perception internationale de l’Ethiopie a été déformée par un contrôle strict de l’information par le gouvernement, notamment l’interdiction des journaux indépendants et l’emprisonnement d’éminents journalistes.
Parmi les réalités dissimulées du regard du monde figurent le destin des petits paysans expulsés de leurs terres pour laisser la place à des entreprises agro-industrielles commerciales. En mai, Muluken a été détenu dans le nord-ouest de l’Ethiopie pendant 10 jours après avoir recueilli auprès d’agriculteurs déplacés des témoignages impliquant les autorités dans des abus et de la violence. En novembre, dans la région occidentale de Gambella, les autorités locales ont brièvement détenu le photojournaliste international Robin Hammond alors qu’il tentait d’interviewer des agriculteurs pour recueillir leurs points de vue au sujet de l’agriculture commerciale dans la région, selon des médias et des journalistes locaux. Le gouvernement a systématiquement nié les allégations d’abus et de coercition, mais les accusations sont si persistantes que la Banque mondiale a ordonné en juillet à son comité d’inspection indépendant de mener une enquête complète.
Même en Afrique du Sud, qui est largement considérée comme ayant l’une des presses les plus libres sur le continent, les autorités reprochent à la presse indépendante d’être trop négative. « Chaque matin, vous sentez que vous devez quitter ce pays parce que les médias se focalisent sur le contraire du positif », a déclaré le président Jacob Zuma à des étudiants en journalisme en septembre 2013 au Cap. Zuma a appelé à « des reportages patriotiques », tels qu’ils se pratiquent au Mexique, où, a-t-il dit, les journalistes ne font pas de reportage sur la criminalité car cela ternirait l’image du pays et effraierait les investisseurs. (En fait, les recherches du CPJ montrent que les journalistes au Mexique évitent d’évoquer la criminalité par crainte pour leur vie. Au Mexique, au moins 21 journalistes ont été tués en raison de leur profession durant la dernière décennie, et des dizaines d’autres assassinés dans des circonstances non encore élucidées).
Après le tollé occasionné par ses propos, le cabinet du président Zuma a publié un communiqué qui a essentiellement répété sa déclaration selon laquelle la couverture négative de l’actualité est causée par les pressions commerciales. « La présidence espère que ces questions seront abordées dans les salles de rédaction chaque jour pour veiller à ce que les intérêts commerciaux des médias n’aient pas d’impact négatif dans la manière de raconter le récit sud-africain », a dit le communiqué. Lors d’une réunion avec le CPJ, le porte-parole du président Mac Maharaj, s’est gardé de définir «le récit sud-africain », mais a critiqué ce qu’il a qualifié de « reportages négativistes ».
Sean Jacobs, auteur d’origine sud-africaine, par ailleurs professeur à la New School University de New York et fondateur du blog influent Africa Is a Country, rejette cette notion. « Les gens doivent cesser de prendre au sérieux ce charabia d’« investisseurs potentiels ». Les gouvernements sont responsables devant les citoyens, et non les investisseurs », a-t-il dit. «L’idée selon laquelle les « investisseurs potentiels » seront effrayés par le fait que le journalisme responsable dénonce les pratiques de corruption est ridicule », a-t-il ajouté. « Certains des pays les plus notoirement corrompus de la planète sont aussi les plus attrayants pour les investisseurs -leurs investissements ne sont pas forcément une aubaine pour les citoyens ordinaires ».
La South African Broadcasting Corporation (SABC), la chaine de radiodiffusion publique sud-africaine a, à maintes reprises, censuré des contenus jugés offensant à l’égard de Zuma et du Congrès national africain, selon des recherches du CPJ. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Mail & Guardian en août, le chef des opérations de la SABC, Hlaudi Motsoeneng, ait allé plus loin en déclarant: «Je crois que, pour la SABC, le principe est d’avoir 70 pour cent de nouvelles positives et 30 pour cent d’informations négatives ».
Pour Mzilikazi wa Afrika, président du Forum des journalistes africains d’investigation , l’idée que les médias ne rapportent pas d’assez de « bonnes » nouvelles est sans fondement . « Si vous lisez les journaux en Afrique du Sud, vous trouverez des articles faisant état de ministres qui offrent des maisons ou qui construisent des routes et ouvrent des cliniques. Même lorsque ces maisons s’effondrent et que ces cliniques sont des éléphants blancs ou manquent de personnel, nous le rapportons également », a-t-il déclaré.
Motsoeneng n’est pas le seul à vouloir prescrire une formule pour la couverture de l’actualité. En septembre, Yolande Makolo, porte-parole du président rwandais, Paul Kagame, a critiqué les médias occidentaux suite à une interview que Kagame a accordée au New York Times. L’interview a mis en évidence des opinions fortement divisées sur le président. « Je suis désolé, mais l’« équilibre » fait mal aux Rwandais et aux Africains. Même quand les articles reflètent plus le positif que le négatif, le positif n’a pas globalement autant de poids que le négatif, ce qui ternit la réputation de l’agence que nous cherchons à accumuler. L’équilibre mine ainsi notre réputation et notre standing dans la hiérarchie mondiale », a-t-elle écrit dans une lettre publiée par AllAfrica.
La réussite économique, le très faible degré de corruption, les routes propres notés au Rwanda sont attribués au leadership discipliné ; mais des années de répression de la presse indépendante ont permis au gouvernement d’imposer un récit incontesté sur le succès, et le Rwanda est souvent cité comme un modèle de réconciliation ethnique. Cependant, alors que le gouvernement se vante d’être une société inclusive égalitaire, la réalité est beaucoup plus compliquée. Par exemple, les étiquettes ethniques sont officiellement interdites du discours public, mais le gouvernement se réfère au génocide de 1994 avec une (exclusive) référence ethnique: le génocide de 1994 contre les Tutsis. Les journalistes rwandais risquent l’arrestation et des poursuites pénales en vertu de lois trop emballées et sévères contre le divisionnisme et la négation du génocide s’ils contextualisent les réalisations du pays par rapport à de tels paradoxes, ou relaient les injustices sociales qui persistent.
« Le plus souvent, les nouvelles en provenance ou relatives au continent vues par le reste du monde sont aveuglées par les scénarios extrêmes – le bien extrême et le mal extrême. Il n’y a pas assez de nuance, ni assez de reportages non sensationnels sur l’Afrique », a déclaré Ogunlesi, journaliste indépendant nigérian et correspondant du journal Ventures Africa.
Les journalistes ne devraient pas être jettes à la vindicte populaire ou taxes de traitres parce qu’ils soulèvent des interrogations pertinentes qui vont à l’encontre de ceux qui sont au pouvoir ou les programmes nationaux populaires. Naviguer dans les fines lignes qui séparent le journalisme des relations publiques n’est pas facile, mais dans les sociétés libres, il faut toujours laisser aux journalistes le soin d’avoir cette détermination.
Charles Onyango-Obbo, directeur de la rédaction de Nation Media Group basé à Nairobi, a déclaré que chaque récit et chaque point de vue est important. « Certes, il est nécessaire de raconter l’histoire de l’Afrique, mais je rejette l’idée qu’elle ne peut être racontée que par les Africains. L’histoire de l’Afrique est une histoire mondiale, tout le monde peut la raconter, selon son point de vue », a-t-il ajouté.
« Nous devons éviter les manchettes telles que « l’émergence de l’Afrique » ou « le continent de l’espoir », comme par le passé lorsque l’Afrique était décrite comme un « cas désespéré » ou un « continent sans espoir », a déclaré le milliardaire soudanais Mo Ibrahim dans un article publié par Mail & Guardian en octobre. « Nous devons aussi éviter de manière décisive les titres afro- optimistes et afro- pessimistes au profit de l’« afro-réalisme », a-t-il ajouté.
Mohamed Keita est coordonnateur du plaidoyer pour l’Afrique du CPJ. Il a écrit des articles sur le journalisme indépendant et le développement en Afrique sub-saharienne qui ont été publiés dans la presse internationale, y compris le New York Times et Africa Review. Il a également accordé des interviews à la radio publique américaine NPR, la BBC, Al-Jazeera, et Radio France Internationale.