La presse traitant l’actualité sur les mutineries au sein des forces armées et la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a été maintes fois censurée et intimidée, aussi bien par les autorités provinciales et le gouvernement national que les forces rebelles. Les hostilités ont repris à l’Est du pays après que le président Joseph Kabila a déclaré que son gouvernement allait arrêter Bosco Ntaganda, ancien chef de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. En réponse, Ntaganda a rejoint les soldats mutins pour former le Mouvement du 23 Mars (M23) qui a pris le contrôle des principales villes dans la province du Nord-Kivu. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a interdit tous les médias audiovisuels de diffuser des émissions-débats sur le conflit; plusieurs stations de radio ont été suspendues indéfiniment après avoir interviewé les mutins. Au moins trois journalistes sont entrés dans la clandestinité après avoir été menacés de représailles pour leurs reportages sur le conflit. Les tensions entre la RDC et le Rwanda voisin ont également augmenté après la publication en juin d’un rapport fuité des Nations unies qui a reproché à Kigali son assistance militaire aux rebelles. Le même mois, le ministre congolais de la Communication, Lambert Mende, a accusé un journal basé à Kinshasa de tribalisme et indéfiniment suspendu la publication pour un éditorial critique à l’égard des Congolais d’origine rwandaise. Bien que les risques fussent plus graves dans l’Est, le CPJ a aussi documenté plusieurs cas dans lesquels des autorités dans le Bas-Congo ont détenu et intimidé des journalistes.

République démocratique du Congo

PRINCIPAUX DEVELOPPEMENTS:

» Censure sur les reportages indépendants sur les mutineries et rebellions.

» Les journalistes de la capitale et du Nord Kivu sont les plus ciblés.

La presse traitant l’actualité sur les mutineries au sein des forces armées et la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a été maintes fois censurée et intimidée, aussi bien par les autorités provinciales et le gouvernement national que les forces rebelles. Les hostilités ont repris à l’Est du pays après que le président Joseph Kabila a déclaré que son gouvernement allait arrêter Bosco Ntaganda, ancien chef de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. En réponse, Ntaganda a rejoint les soldats mutins pour former le Mouvement du 23 Mars (M23) qui a pris le contrôle des principales villes dans la province du Nord-Kivu. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a interdit tous les médias audiovisuels de diffuser des émissions-débats sur le conflit; plusieurs stations de radio ont été suspendues indéfiniment après avoir interviewé les mutins. Au moins trois journalistes sont entrés dans la clandestinité après avoir été menacés de représailles pour leurs reportages sur le conflit. Les tensions entre la RDC et le Rwanda voisin ont également augmenté après la publication en juin d’un rapport fuité des Nations unies qui a reproché à Kigali son assistance militaire aux rebelles. Le même mois, le ministre congolais de la Communication, Lambert Mende, a accusé un journal basé à Kinshasa de tribalisme et indéfiniment suspendu la publication pour un éditorial critique à l’égard des Congolais d’origine rwandaise. Bien que les risques fussent plus graves dans l’Est, le CPJ a aussi documenté plusieurs cas dans lesquels des autorités dans le Bas-Congo ont détenu et intimidé des journalistes.



  • 90

    Attaques contre la presse
  • 220%

    Augmentation des attaques au Nord Kivu
  • 0

    Émission interactive sur la guerre à l'est
  • 10

    Attaques contre une station
 

La plupart des attaques contre la presse se sont produites dans la région du Bas-Congo, selon des recherches menées par le CPJ jusqu'au 15 novembre 2012. Le CPJ a documenté des cas de censure officielle, de détention arbitraire, d'emprisonnement, d'intimidation et d'autres formes de harcèlement.

Répartition des attaques:
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Les attaques contre la presse ont augmenté de manière significative en 2012 dans la province du Nord-Kivu, au fur et à mesure que les journalistes se retrouvaient dans des tirs croisés entre les forces gouvernementales et les rebelles alliés à Ntaganda. Le CPJ a documenté 24 cas de harcèlement, d'intimidation et de censure jusqu'au 31 décembre 2012, une hausse significative par rapport au cinq cas enregistrés en 2011.

Attaques dans les villes du Nord-Kivu:
 

Le CSAC a interdit la diffusion d'émissions interactives sur le conflit dans l'Est. Au moins cinq stations de radio ont été forcées d'interrompre leurs émissions pour la diffusion de commentaires critiques à l'égard du gouvernement lors de telles émissions, selon des recherches du CPJ.


Organes de presse muselés:

Ngoma FM:

Suspendu indéfiniment après avoir diffusé des interviews téléphoniques avec un porte-parole du M23 en octobre.

Radio Lisanga Télévision:

Forcé d'interrompre ses émissions au cours d'une interview en direct en septembre avec un politicien de l'opposition qui a accusé le président Joseph Kabila d'avoir permis l'ingérence du Rwanda dans le conflit congolais.

Radio Soleil:

Suspendu pour trois mois après avoir diffusé des interviews téléphoniques avec un porte-parole du M23 en août. L'animateur de l'émission est interdit d'antenne.

Radio Liberté:

Suspendu pour trois mois après avoir diffusé des interviews téléphoniques en mai avec un chef de milice et un mutin. L'animateur de l'émission, Pili Pili Kasaï, est emprisonné pendant 13 jours.

Radio Okapi:

Suspendu pendant 3 jours après diffusion d'une interview avec un leader du M23.
 

Radio Lisanga Télévision, une chaîne privée soutenant l'opposant chevronné Etienne Tshisekedi, a été censurée et attaquée à plusieurs reprises depuis 2011, selon des enquêtes du CPJ. RLTV possède deux stations en RDC, l'une à Kinshasa et l'autre dans la ville de Mbuji-Mayi au centre du pays.


Acharnement contre une station d'opposition:

19 juin 2011:

Des hommes non identifiés, armés de machettes, blessent Baby Balukuna, animateur d'une émission-débat nocturne intitulée « Soutien à Etienne Tshisekedi », rapporte Journaliste en Danger, une organisation locale de défense de la liberté de la presse.

9 juillet 2011:

RLTV perd son signal de diffusion pendant qu'elle faisait un reportage sur une marche contre le gouvernement. Le ministre de la Communication, Mende, interdit RLTV sur toute l'étendue du territoire et dit au CPJ que la station avait incité les manifestants à protester contre le gouvernement.

Août 2011:

Les journalistes de la RLTV font état de menaces anonymes après la diffusion d'images de sièges vides dans un stade local lors de la convention du parti au pouvoir.

6 septembre 2011:

Des homes armées incendient les studios de la RLTV quelques heures après que des militants progouvernementaux ont menacé de venger la mise à sac du siège du parti au pouvoir.

29 octobre 2011:

La police arrête le caméraman de la RLTV, Pierre Tshishiku, pour avoir filmé une marche de protestation contre le gouvernement, selon des médias. Il est emprisonné pendant trois jours.

7 novembre 2011:

La RLTV est suspendu pour une semaine pour avoir diffusé un discours de Tshisekedi dans lequel le chef de file de l'opposition a appelé ses partisans à prendre d'assaut les prisons pour libérer les prisonniers politiques.

2 décembre 2011:

L'animateur de la RLTV Eliezer Thambwe fait état de menaces de mort anonymes contre sa personne pour son émission «soutien à Etienne Tshisekedi », rapporte JED.

3 décembre 2011:

RLTV est suspendue pendant une semaine après avoir annoncé des résultats non officiels des élections présidentielles, a rapporté JED.

5 décembre 2011:

La police de Mbuji-Mayi prend d'assaut les studios de la RLTV et les scelle sans explication.

6 septembre 2012:

RLTV est contrainte d'interrompre ses émissions au cours d'une interview en direct avec un politicien de l'opposition qui accuse le président rwandais d'avoir permis une ingérence militaire du Rwanda dans l'Est de la RDC.
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