La voiture du journaliste Denis Nkwebo a été détruite dans une explosion à son domicile (Thierry Ngogang)
La voiture du journaliste Denis Nkwebo a été détruite dans une explosion à son domicile (Thierry Ngogang)

Le véhicule d’un journaliste camerounais détruit dans une explosion

New York, le 24 avril 2014– Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) exhorte les autorités du Cameroun à mener une enquête crédible et transparente sur l’explosion qui a détruit le véhicule du journaliste Denis Nkwebo ce mercredi. Le journaliste avait récemment soulevé des interrogations sur la prestation des forces de sécurité camerounaises face à l’insécurité au nord et à l’est du pays.

Le véhicule de Nkwebo, rédacteur en chef adjoint du quotidien privé camerounais Le Jour, a explosé vers 4h30 du matin devant son domicile sis à Douala, la capitale économique du Cameroun, sans faire de blessé. Le journaliste a déclaré au CPJ que la police a dit avoir ouvert une enquête. Cependant, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, n’a pas immédiatement répondu aux appels du CPJ pour recueillir ses commentaires sur cette affaire.

«Nous sommes alarmés par l’explosion au domicile de Denis Nkwebo, qui avait fait des reportages sur une question sensible d’intérêt public: la prestation des forces de sécurité du Cameroun », a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ.  « Nous demandons aux autorités de mener une enquête efficace, approfondie et transparente sur cette attaque et de traduire les responsables en justice », a-t-il ajouté.

Nkweboa déclaré au CPJ que certaines de ses relations et ses contacts au sein du gouvernement lui avaient conseillé de faire preuve de prudence dans ses enquêtes et ses reportages concernant les forces de sécurité camerounaises. Dans un article en date du 15 avril courant, M. Nkwebo avait déclaré que les forces de sécurité camerounaises avaient du mal à endiguer une vague d’enlèvements et d’attaques armées dans les régions limitrophes du Nigeria, un pays instable, et de la République centrafricaine déchirée par la guerre.

Le porte-parole du ministère camerounais de la Défense, le lieutenant-colonel Didier Badjeck, a publié lundi dernier un communiqué rejetant les allégations de M. Nkwebo concernant les forces de sécurité et exhortant les médias à ne pas « cultiver un climat d’hystérie au sein de la population », selon  des médias locaux.

M. Nkwebo est également correspondant du service en langue anglaise de Radio France Internationale (RFI) au Cameroun, vice-président du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) et membre du Réseau mondial des journalistes d’investigation, une  organisation à but non lucratif.