Quatre ans aprés l’enlévement du journaliste algérien Djamel Eddine Fahassi, le CPJ appelle le gouvernement algérien é retrouver deux journalistes “disparus”

New York, N.Y., 6 Mai 1999-Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ-Committee to Protect Journalists) a appelé, aujourd’hui, le gouvernement algérien á retrouver et á assurer la securité de Djamel Eddine Fahassi et Aziz Bouabdallah, deux journalistes algériens enlevés, selon toute vraisemblance par des agents de securité de l’Etat, respectivement en 1995 et 1997.

Dans une lettre adressée au nouveau président algérien, Abdelaziz Bouteflika, l’organisation de defense de la liberté de la presse, dont le siége se trouve á New York, exhorte le chef d’Etat qui vient d’entrer en fonctions á “mobiliser toutes les ressources” dont il dispose pour retrouver les deux journalistes “disparus” et “garantir leur securité tout en veillant á ce que les auteurs de leur enlévement soient rapidement traduits en justice.” Le CPJ demande également au président Bouteflika d’ordonner immédiatement une enquete indépendante et impartiale sur les circonstances de leur “disparition”.

L’appel lancé par le CPJ au président Bouteflika coincide, jour pour jour, avec le quatriéme anniversaire de l’enlévement de Djamel Eddine Fahassi, journaliste á la station de radio étatique, Alger Chaine III, et collaborateur á plusieurs journaux algériens. Fahassi a été enlevé, en plein jour, le 6 mai 1995, prés de chez lui á El Harrache, dans la banlieue d’Alger, par quatre hommes portant des walkies-talkies qui le poussérent dans leur voiture et prirent la route.

Avant sa “disparition”, Fahassi avait été arreté au moins deux fois par les autorités algériennes pour avoir critiqué, dans ses articles, le gouvernement. Il était agé de 41 ans, au moment de son enlévement.

L’autre journaliste “disparu”, Aziz Bouabdallah, collaborateur au quotidien d’expression arabe Al-Alam Al-Siyassi, a été enlevé de chez lui, dans le quartier de Chevalier á Alger, le 12 Avril 1997, par trois hommes armés qui ont fait irruption chez lui, au milieu de la nuit, et l’ont emmené de force, dans une voiture qui les attendait. Quelques jours aprés cet enlévement nocturne, un journal algérien fit état de l’arrestation de Bouabdallah par la police.

En 1997, le CPJ a appris que ce jeune journaliste algérien se trouvait dans un camp de détention et qu’il avait été torturé. Bouabdallah était agé de 22 ans, lors de son enlévement en 1997.

Ni Fahassi, ni Bouabdallah n’ont été revus depuis leur enlévement et les autorités algériennes ont declaré tout ignorer de leur arrestation.

L’organisation des droits de l’homme, Amnesty International, estime qu’environ 3000 personnes ont “disparu” en Algérie depuis 1993, “a la suite de leur enlévement par des membres des forces de sécurité et des milices armées”.

“Djamel Fahassi et Aziz Bouabdallah ne doivent pas etre oubliés,” a declaré la Directrice executive du CPJ, Ann K. Cooper. “Nous invitons le président Bouteflika á demontrer son respect pour la liberté de la presse et á faire la lumiére sur ce qui est arrivé a ces deux journalistes afin qu’ils puissent retrouver leurs familles”.

En Octobre dernier, une délegation conduite par Peter Arnett, membre du Bureau directeur du CPJ, s’est rendue á Alger oú elle a rencontré Habib Chawki Hamraoui, alors ministre de la communication et de la culture. Le CPJ a exhorté le ministre á entreprendre immédiatement des efforts en vue de retrouver les deux journalistes “disparus”. Le CPJ estime toujours qu’il incombe aux autorités algériennes de trouver une solution au probléme de leur enlévement.


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