Kinshasa, le 2 décembre 2024 – À la suite d’affrontements avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) le 29 octobre, les rebelles du M23 ont attaqué les locaux de la station de radio communautaire privée de Mpety (RCMP) dans le territoire de Walikale, dans la province orientale du Nord-Kivu, avant de tuer le journaliste Yoshua Kambere Machozi, selon le directeur des programmes de la station de radio et deux résidents locaux.
Le directeur des programmes de la RCMP, Diallo Kambale Ombeni, a déclaré au CPJ que Kambere, journaliste et présentateur à la RCMP, se rendait à son domicile pour récupérer des effets personnels lorsqu’il a été tué. Le CPJ n’a pas été en mesure de confirmer si les agresseurs savaient qu’il était journaliste.
« L’assassinat du journaliste Yoshua Kambere Machozi est une tragédie, et l’attaque contre la station de radio communautaire de Mpety est un scandale », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ, à New York. « Les médias et les journalistes sont trop souvent victimes du conflit dans l’est de la RDC. Cette situation doit cesser. »
Depuis la reprise de leur offensive fin 2021, les rebelles du M23 avancent vers des zones minières riches en or et en coltan au Nord-Kivu. Ils occupent une grande partie de la région et ont étendu leur emprise sur cinq des six territoires de l’est de la RDC.
Un habitant du village qui était présent lors de l’attaque et qui s’est entretenu avec le CPJ sous couvert d’anonymat, a déclaré avoir vu les rebelles du M23 trancher la gorge de Kambere avec un couteau puis jeter son corps dans la rivière Mweso voisine. Le corps de Kambere a été retrouvé le 6 novembre sur les rives d’une autre rivière à environ quatre kilomètres de là.
Mwami Ntandu Kindi, chef traditionnel du village de Mpety, a également déclaré au CPJ que les rebelles du M23 avaient tué Kambere et pillé la radio communautaire de Mpety.
Les rebelles du M23 ont saisi du matériel de diffusion de la station, y compris deux ordinateurs, un kit de panneaux solaires, des dictaphones, des microphones et un émetteur, a déclaré Kambale au CPJ.
Le CPJ s’est entretenu avec le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, par messagerie et par téléphone à la mi-novembre, mais au moment de la publication de cet article, celui-ci n’avait fourni aucun commentaire sur les incidents.
Le 23 septembre 2024, les rebelles du M23 ont vandalisé la station privée de la radio communautaire de Mweso (RCM), également dans la province du Nord-Kivu, et y ont saisi du matériel de diffusion.
Par ailleurs, en mai, des soldats de l’armée congolaise ont menacé de tuer Parfait Katoto, directeur de la Radio communautaire Amkeni Biakato (RCAB), à la suite de sa dénonciation de l’insécurité dans la province de l’Ituri, dans le nord-est du pays.