Dakar, le 21 décembre 2022—Suite aux informations parues dans la presse selon lesquelles un tribunal pénal spécial de Yaoundé a condamné mardi Amadou Vamoulké, ancien directeur général de Radio-télévision publique du Cameroun (CRTV), à 12 ans de prison et 47 millions de FCFA (76 000 dollars) d’amende, le Comité pour la protection des journalistes a condamné la sentence dans le communiqué suivant.
« La condamnation prononcée mardi tard dans la nuit à l’encontre du journaliste camerounais Amadou Vamoulké pour détournement de fonds est une parodie de justice monumentale et pourrait être assimilable à une condamnation à mort », a déclaré mercredi Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, à New York. « Vamoulké a 72 ans et a déjà passé plus de six ans en détention arbitraire. Le parquet doit accepter de ne pas contester son appel et lui permettre, compte tenu de son âge, de la détérioration de son état de santé et des conditions de surpopulation et de mauvaise hygiène à la prison centrale de Kondengui, d’être immédiatement libéré sous caution et de rentrer chez lui. »
L’avocate de Vamoulké, Alice Nkom, a confirmé à l’Agence France-Presse que son client ferait appel. Elle avait précédemment déclaré au CPJ que l’arrestation de Vamoulké était une mesure de représailles pour sa gestion de la CRTV. « La raison officielle de son arrestation est un prétexte pour tenter de réduire au silence les journalistes au Cameroun (…) Amadou n’a jamais accepté comme noir ce qu’il savait être blanc », a déclaré Nkom.
Vamoulké a été arrêté le 29 juillet 2016 et est le plus ancien des cinq journalistes actuellement emprisonnés au Cameroun, selon le recensement annuel des journalistes emprisonnés du CPJ au 1er décembre 2022. Le pays est la troisième plus grande prison de journalistes en Afrique, après l’Égypte et l’Érythrée.