Les attaques et menaces contre les journalistes s’intensifient, pendant la période charnière qui conduit aux élections présidentielles et législatives de 2015, où la dissidence publique gagne du terrain. La police a été soupçonnée d’être l’auteur d’un tiers des attaques contre la presse. En mars, des inconnus ont brutalement attaqué un journaliste chevronné. En fin d’année cependant, les autorités n’étaient toujours pas en mesure d’identifier le mobile, les auteurs, ou les cerveaux de l’agression. Ce regain de menaces et d’attaques se produit dans un contexte marqué par l’adoption de lois anti-presse. Le CPJ a identifié 17 lois répressives vis-à-vis des médias, notamment la loi interdisant toute publication jugée séditieuse par le gouvernement. Depuis cinq ans, les autorités tanzaniennes ont promis d’étudier la législation, mais, a la fin de l’année dernière, aucun changement n’a été observé. Le CPJ a constaté que ces lois ont été utilisées pour contraindre la presse indépendante à l’autocensure. L’hebdomadaire critique MwanaHalisi, a été indéfiniment réduit au silence en application de la loi de 1976 sur la presse.
Les attaques et menaces contre les journalistes s’intensifient, pendant la période charnière qui conduit aux élections présidentielles et législatives de 2015, où la dissidence publique gagne du terrain. La police a été soupçonnée d’être l’auteur d’un tiers des attaques contre la presse. En mars, des inconnus ont brutalement attaqué un journaliste chevronné. En fin d’année cependant, les autorités n’étaient toujours pas en mesure d’identifier le mobile, les auteurs, ou les cerveaux de l’agression. Ce regain de menaces et d’attaques se produit dans un contexte marqué par l’adoption de lois anti-presse. Le CPJ a identifié 17 lois répressives vis-à-vis des médias, notamment la loi interdisant toute publication jugée séditieuse par le gouvernement. Depuis cinq ans, les autorités tanzaniennes ont promis d’étudier la législation, mais, a la fin de l’année dernière, aucun changement n’a été observé. Le CPJ a constaté que ces lois ont été utilisées pour contraindre la presse indépendante à l’autocensure. L’hebdomadaire critique MwanaHalisi, a été indéfiniment réduit au silence en application de la loi de 1976 sur la presse.
Les attaques et menaces contre la presse se sont poursuivies en 2013, lorsque des journalistes tentaient de couvrir les manifestations dans la région sud de Mtwara et de dénoncer la corruption au sein du gouvernement local. Bien que la majorité de ces menaces et attaquesprovienne de sources inconnues, le CPJ a découvert que la police et les forces de sécurité étaient responsables de près d'un tiers des agressions.
Les recherches du CPJ ont démontré que 68 pour cent des agressions se sont produites en dehors de Dar es Salaam.
En mars, trois hommes non identifiés ont sauvagement attaqué Absalom Kibanda, président du Forum des Editeurs Tanzaniens et rédacteur en chef de la société de presse New Habari Corp. Les assaillants ont coupé le bout de son annulaire droit, lui ont crevé l’œil gauche, et lui ont arraché plusieurs dents et ongles. Kibanda a perdu un œil. Il doit désormais porter un œil en verre.
Des vigiles et un voisin de Kibanda ont affirmé à une commission d'enquête indépendante que l’attaque s’est déroulée en cinq minutes.
Le portefeuille rempli d’argent et l’iPad du journaliste ont été abandonnés sur les lieux ; preuve que le motif de l'agression n’était pas le vol. Après avoir suivi un traitement médical en Afrique du Sud, le journaliste est, depuis la fin de l’année dernière, en convalescence chez lui, Jusqu’à la fin de l’année, les auteurs et commanditaires de l’agression couraient toujours.
Depuis 2008, les autorités tanzaniennes ont déclaré publiquement qu'elles plancheraient sur une série de lois anti-presse qui sont en porte-à-faux avec l’engagement constitutionnel du pays à défendre la liberté de la presse. A ce jour, aucun changement n'a été observé. Le CPJ a identifié au moins 17 lois anti-presse.
Tanganyika Penal Code 1945[Le Code Pénal du Tanganyika, 1945] | Elle pénalise l'utilisation de langage abusif et injurieux « susceptible de troubler la paix ». Elle punit également les médias qui refusent de divulguer leurs sources lors les procédures judiciaires. |
National Security Act, 1970 [Loi sur la Sécurité Nationale] | Est coupable d’une infraction, toute personne qui obtient, possède, commente, partage ou publie tout document ou tout élément d'information classée secret par le gouvernement. |
The Newspapers Act, 1976 [La loi sur la presse écrite, 1976] | Cette loi donne au ministère de tutelle de larges pouvoirs discrétionnaires pour interdire, fermer les journaux, ou interdire l'importation d'une publication. L'article 36 (1) stipule que toute personne qui imprime, publie, importe ou vend une « publication séditieuse » est coupable d'une infraction ; quiconque publie une fausse déclaration, des rumeurs ou fait un reportage « susceptible de provoquer la peur et d’alarmer la population ou de troubler l'ordre public » est coupable d'infraction. |
Broadcast Service Act, 1993 [Loi sur les services de régulation de l’audiovisuel, 1993] | Prévoit la réglementation des médias électroniques par l’État et autorise l'Autorité tanzanienne de régulation des communications (TCRA), -organisme théoriquement indépendant, à fermer des chaînes à sa guise. L'agence reste sous l’influence du gouvernement. C’est le Président de la République qui nomme le président du conseil d’administration et le directeur général de la TCRA. |
Les autorités ont retardé au moins par trois fois les audiences du procès en appel interjeté par l’hebdomadaire critique MwanaHalisi. Selon Nshala Rugemeleza, l'avocat du journal, le dernier rejet date d’avril dernier,
Selon des journalistes et des medias locaux, le journal MwanaHalisi a été suspendu par les autorités le 30 juillet 2012, sur de vagues allégations de sédition, en application de la loi draconienne de 1976 sur la presse écrite. Selon le rédacteur en chef du journal, Saed Kubenea, c’est la première fois que les autorités suspendaient indéfiniment une publication,
Le ministère de l'Information a indiqué que quatre éditions du journal contenaient des informations séditieuses et fausses, mais n'a pas précisé quels étaient les articles incriminés.