Les autorités du pays ont mené un assaut judiciaire agressif contre les journalistes critiques, en utilisant les lois interdisant toute offense aux fonctionnaires et abusant des lois anti-génocide pour faire taire les voix indépendantes. Les relations étroites du Président Paul Kagame avec les gouvernements occidentaux ont continué à lui servir de bouclier protecteur contre les critiques sur son piètre bilan en matière de liberté de la presse. En février, un panel de juges de la Haute Cour a condamné deux rédacteurs de l’hebdomadaire indépendant Umurabyo à de longues peines de prison en les accusant de prôner une « idéologie génocidaire » suite à des articles relatant les clivages ethniques dans les forces de sécurité. En juin, la Cour suprême a condamné par contumace Jean-Bosco Gasasira, directeur du journal indépendant Umuvugizi, à une peine de deux ans et demi d’emprisonnement en l’accusant d’offense dans un article où il comparé le président Kagamé à Robert Mugabe du Zimbabwe. M. Gasasira avait fui le pays en 2010, rejoignant ainsi l’une des diasporas issues de la presse la plus grande dans la région. Le directeur de l’hebdomadaire indépendant, Nelson Gatsimbazi, a fui le pays en septembre, également par peur d’emprisonnement. Des actions agressives perpétrées par le gouvernement ont laissé un paysage médiatique sombre et largement dominé par l’État. Un petit nombre de sites critiques demeurent, mais ils ont été victimes de blocages réguliers de la part du gouvernement.
Les autorités du pays ont mené un assaut judiciaire agressif contre les journalistes critiques, en utilisant les lois interdisant toute offense aux fonctionnaires et abusant des lois anti-génocide pour faire taire les voix indépendantes. Les relations étroites du Président Paul Kagame avec les gouvernements occidentaux ont continué à lui servir de bouclier protecteur contre les critiques sur son piètre bilan en matière de liberté de la presse. En février, un panel de juges de la Haute Cour a condamné deux rédacteurs de l’hebdomadaire indépendant Umurabyo à de longues peines de prison en les accusant de prôner une « idéologie génocidaire » suite à des articles relatant les clivages ethniques dans les forces de sécurité. En juin, la Cour suprême a condamné par contumace Jean-Bosco Gasasira, directeur du journal indépendant Umuvugizi, à une peine de deux ans et demi d’emprisonnement en l’accusant d’offense dans un article où il comparé le président Kagamé à Robert Mugabe du Zimbabwe. M. Gasasira avait fui le pays en 2010, rejoignant ainsi l’une des diasporas issues de la presse la plus grande dans la région. Le directeur de l’hebdomadaire indépendant, Nelson Gatsimbazi, a fui le pays en septembre, également par peur d’emprisonnement. Des actions agressives perpétrées par le gouvernement ont laissé un paysage médiatique sombre et largement dominé par l’État. Un petit nombre de sites critiques demeurent, mais ils ont été victimes de blocages réguliers de la part du gouvernement.
En proie à des peines de prison et au harcèlement, les journalistes indépendants rwandais n'ont cessé de fuir le pays.
Les juges de la Haute Cour ont condamné Agnès Uwimana, rédactrice en chef d'Umurabyo, à 17 ans de prison et Saidati Mukakibibi, la rédactrice en chef adjoint de l'hebdomadaire, à sept ans.
Qu'elles soient imposées par l'État ou auto-imposées, les médias locaux et internationaux ont fait face à des suspensions. Certaines de ces suspensions étaient de courte durée soit un mois, mais d'autres ont été d'une durée indéterminée.
Juin 2007: Le ministre de l'Information, Laurent Nkusi a suspendu la licence du journal indépendant Weekly Post sur fonds de vagues allégations d'usage de faux documents dans sa demande de licence. Après sa première publication, le journal n'a jamais été revu dans les kiosques.
Octobre 2007: Le « Rwanda Independent Media Group », éditeur de trois hebdomadaires, a suspendu ses publications pendant deux semaines pour protester contre deux ministres qui affirmaient que le société était à la solde des « forces d'opposition ».
Mars 2008: Le Haut Conseil des médias a imposé une suspension d'un an à l'hebdomadaire indépendant en langue kinyarwanda, Umuco, pour offense au Président Paul Kagame.
Avril 2009: Le gouvernement a suspendu pour un mois l'émission en kinyarwanda de la BBC sur de fausses accusations de propagande génocidaire.
Avril 2010: Le Haut Conseil des médias contrôlé par l'État a suspendu les hebdomadaires indépendants Umuseso et Umuvugizi pendant six mois pour offense au Président Paul Kagame.
Août 2011: Le bimensuel indépendant en langue kinyarwanda Ishema a suspendu ses publications pendant un mois après avoir reçu des menaces concernant un article d'opinion qui a traité le Président Paul Kagame de « sociopathe ».
Les recherches du CPJ montrent que des autorités publiques et d'importants hommes d'affaires ont déposé des plaintes pour diffamation dans des tribunaux pénaux et civils et ont profité d'un système judiciaire politisé pour réduire au silence les journalistes indépendants. Dans les sept procès en diffamation qui ont eu cours dans ces quatre dernières années, la presse est sortie perdante à chaque fois.
Les données statistiques de l'Union internationale des télécommunications montrent que malgré la croissance de l'utilisation d'Internet au Rwanda, le pays reste à la traîne par rapport aux pays d'Afrique orientale comme le Kenya, où le taux d'utilisation est d'environ 21 pour cent, et l'Ouganda, où il se situe à environ 12,5 pour cent.