Votre Excellence:
Le Comité pour la Protection des Journalistes est profondément inquiet suite à une récente attaque contre Jean Numa Goudou, reporter politique de Radio Métropole. Cette attaque survient après une série d’agressions contre des journalistes haïtiens qui restent impunies.
Le 14 février, un groupe d’hommes s’est rendu au domicile de Goudou à Carrefour, une banlieue du sud-ouest de la capitale haïtienne Port-au-Prince, et ont demandé à le voir, mais le reporter politique, qui travaille aussi pour l’agence de presse Haiti Press Network, était absent. Le groupe est revenu tard dans la nuit et a essayé de mettre le feu à la maison du journaliste en brûlant un véhicule parqué dans son garage. Selon les sources de CPJ, les voisins ont réussi à éteindre le feu. Personne n’a été blessé. Lors de précédentes attaques contre des journalistes, plusieurs sources ont identifié de tels groupes comme étant des sympathisants du gouvernement.
Goudou a déclaré à CPJ qu’il avait reçu des menaces avant l’incident. Francois Rothschild, le directeur de l’information de Radio Métropole, a confirmé que la plupart des reporters de la station avaient été menacés ces dernières semaines.
Pour protester contre les nombreuses menaces dont la station a fait l’objet depuis début 2003, Radio Métropole a organisé un black-out en n’émettant pas ce mardi 18 février.
Cette nouvelle attaque répond à un modèle courant d’intimidation des journalistes haïtiens. Par exemple, le 25 décembre 2002, Michèle Montas, directrice de l’information de Radio Haïti-Inter basée à Port-au-Prince, a échappé à une apparente tentative d’assassinat qui reste inexpliquée. Un garde du corps a été tué dans l’incident qui a eu lieu chez Montas. Celle-ci est la veuve de Jean Léopold Dominique, un journaliste renommé propriétaire de la station radio, qui a été abattu dans les locaux de Radio Haïti-Inter le 3 avril 2000.
De plus, il y a eu très peu de progrès dans l’enquête concernant le meurtre du journaliste Brignolle Lindor, qui a été tué à coups de machettes par un gang pro-gouvernemental le 3 décembre 2001.
Joel Simon
Acting Director