Joseph Ebondo (à gauche) et Sylvain Kiomba, journalistes à la station radio Shilo FM, ont été détenus le 5 janvier 2023 pendant 48 heures par les autorités congolaises dans la ville de Lubao. (Photos : Adolphe Kitenge)
Cas

Les autorités de la RDC détiennent 2 journalistes pendant 48 heures suite à un reportage sur l’existence présumée de cachots clandestins

Le 5 janvier 2023, les autorités congolaises ont arrêté Sylvain Kiomba, rédacteur en chef de la station radio privée Shilo FM, et Joseph Ebondo, reporter à la station, dans la ville de Lubao, dans la province de Lomami, au centre-sud du pays, selon Ebondo, qui s’est entretenu avec le CPJ par téléphone, et les informations de l’organisation locale de défense de la liberté de la presse, l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA).

Le 5 janvier,Yangoba Katanga Yangozo, chef de l’Agence nationale de renseignement (ANR) de la RDC, a invité Kiomba à répondre à des questions puis l’a mis en garde à vue lorsqu’il s’est présenté au bureau de Yangoba à Lubao, selon ces sources. Ebondo a déclaré au CPJ qu’il avait été arrêté plus tard le 5 janvier, lorsqu’il s’est rendu au bureau de Yangoba pour s’enquérir de la situation de Kiomba. 

Les deux journalistes ont été libérés sans condition le 7 janvier, selon Ebondo et ces informations.

Selon un reportage de Radio Okapi, station parrainée par l’ONU, et une lettre condamnant les arrestations par la section locale de l’Union nationale de la presse congolaise, des agents de l’ANR ont accusé Kiomba et Ebondo de diffamation et les ont interrogés sur la diffusion, le 4 janvier, sur les antennes de Shilo FM des propos du président de la société civile locale dénonçant l’usage par l’ANR de cachots clandestins illégaux à Lubao.

Le CPJ a appelé et envoyé un message au gouverneur de Lomami, Nathan Ilunga et à son adjoint, Jean-Claude Lubamba, mais n’a reçu aucune réponse. Le CPJ a tenté d’appeler Yangoba, mais l’appel n’est pas passé.