Deux individus non identifiés à moto ont tiré sur le journaliste radio Francklin Tamar à plusieurs reprises dans la rue Monseigneur Guilloux, près de son domicile, dans la capitale haïtienne de Port-au-Prince le 18 décembre 2022. (Capture d’écran : YouTube/Francklin TAMAR)

Le journaliste radio haïtien Francklin Tamar tué par balle à Port-au-Prince

New York, le 22 décembre 2022 — Les autorités haïtiennes doivent immédiatement enquêter sur l’assassinat du journaliste radio Francklin Tamar, déterminer s’il a été pris pour cible en raison de ses reportages et traduire les responsables en justice, a déclaré jeudi le Comité pour la protection des journalistes. 

Le 18 décembre, deux individus non identifiés à moto ont tiré sur Tamar à plusieurs reprises dans la rue Monseigneur Guilloux, près de son domicile, dans la capitale Port-au-Prince, selon les médias. Tamar a été atteint à deux reprises et est décédé sur le chemin de l’hôpital.

Tamar, 38 ans, était un journaliste radio bien connu qui a couvert l’actualité musicale et culturelle pendant plus de deux décennies, selon les informations et les déclarations partagées par des amis et collègues sur les réseaux sociaux. En 2015, il a commencé à travailler à Radio Solidarité, où il animait deux programmes – un programme culturel quotidien, « Konpa Konpa », et « Samedi Culture », une émission hebdomadaire le samedi qui assurait la promotion des artistes musicaux haïtiens, selon les informations et le compte Facebook de Tamar.

« La violence meurtrière contre les journalistes en Haïti a atteint un niveau impensable cette année, et les autorités ne peuvent pas rester les bras croisés pendant que les professionnels des médias du pays continuent d’être tués », a déclaré Natalie Southwick, coordinatrice du programme Amérique latine et Caraïbes du CPJ. « Les autorités doivent ouvrir sur le champ une enquête transparente sur le meurtre de Francklin Tamar, déterminer s’il existe un lien quelconque avec son travail, et veiller à ce que les responsables soient identifiés et rendent des comptes. » 

Dans des interviews avec des médias haïtiens, Georges Venel Remarais, fondateur et directeur de Radio Solidarité et président de l’Association des médias indépendants d’Haïti (AMIH), a décrit l’assassinat de Tamar comme « une perte colossale » pour la station. Il a déclaré qu’il ne pouvait pas spéculer sur les motifs éventuels ou si Tamar avait été pris pour cible et a appelé les forces de l’ordre et les responsables de la justice à enquêter sur l’assassinat.

Dans un communiqué, le ministère haïtien de la Culture et de la Communication a condamné l’assassinat de Tamar et a présenté ses condoléances à sa famille et à ses collègues, mais n’a fourni aucune information supplémentaire. 

Le courriel envoyé par le CPJ à la police haïtienne est resté sans réponse. 

Six journalistes ont été tués cette année en Haïti en lien avec leur travail, selon les recherches du CPJ. Le CPJ enquête toujours pour savoir si les décès de l’animateur radio Garry Tess, retrouvé mort après avoir disparu dans la ville des Cayes, au sud, et du journaliste radio Romelson Vilcin, tué lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes sur un groupe de journalistes qui manifestaient devant un poste de police, sont liés à leur travail de journaliste.