Kinshasa, le 8 août 2022 – Les autorités congolaises doivent prendre au sérieux les menaces contre le journaliste Jean Christian Bafwa Kabaseke et assurer sa sécurité, a déclaré lundi le Comité pour la protection des journalistes.
Le 4 août, une personne s’identifiant comme un « général » du groupe armé Force patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC) a envoyé un message à Bafwa, journaliste et rédacteur en chef de la radio privée Candip FM dans la province de l’Ituri, dans le nord-est du pays, dans lequel il le menaçait au sujet d’un récent reportage sur le groupe, selon les médias et Bafwa, qui s’est entretenu au téléphone avec le CPJ.
Le message, que le CPJ a pu examiner, accusait Bafwa de partager de « faux messages »
ajoutant qu’il doit arrêter et « qu’il ne travaillera avec personne d’autre ».
Plus tard dans la journée, cette même personne a appelé Bafwa pour lui dire qu’on allait lui régler son compte s’il continuait à parler publiquement du FPIC, selon le journaliste.
« Les autorités congolaises doivent assurer la sécurité du journaliste Jean Christian Bafwa Kabaseke et de tous les autres reporters travaillant dans tout le pays pour informer le public », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du CPJ pour l’Afrique, depuis Durban, en Afrique du Sud. « Les menaces reçues par Bafwa illustrent une nouvelles fois les dangers auxquels sont confrontés les journalistes qui couvrent les questions de sécurité dans l’est de la RDC. »
Le CPJ a appelé les deux numéros de téléphone utilisés par la personne pour contacter Bafwa, mais personne n’a répondu.
Dans une émission diffusée sur la radio Candip FM le 28 juillet, Bafwa a critiqué des membres du FPIC, également appelé Tchini ta Kilima, pour avoir prétendument perçu 2 000 francs congolais (1 dollar) à des barrages routiers situés sur la route entre Bunia et Komanda, deux villes de la province de l’Ituri, a déclaré le journaliste au CPJ.
Lors de l’appel du 4 août au cours duquel il a menacé Bafwa de mort, l’appelant a déclaré que les personnes voyageant le long de la route entre Bunia et Komanda avaient payé les hommes armés volontairement. Bafwa a déclaré au CPJ qu’il maintenait ses propos et qu’il avait rigoureusement vérifié l’exactitude des faits relatifs à son enquête sur les barrages routiers mis en place par le groupe armé.
Lorsque le CPJ a appelé le gouverneur militaire de la province de l’Ituri, Johnny Luboya N’kashama, un membre de son personnel a répondu mais a refusé de donner son nom tout en promettant de transmettre le message au gouverneur concernant les menaces contre Bafwa. Le CPJ n’a reçu aucune réponse au moment de la publication de cette alerte.