En RDC, la Radio Solidarité de Sake saccagée

New York, le 4 décembre 2012– Tous les protagonistes du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) doivent cesser les attaques contre les journalistes et les médias, a déclaré aujourd’hui le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) suite au saccage d’une station de radio au Nord Kivu.

Les studios de Radio Solidarité, une station communautaire dans la ville de Sake, située à l’est de la RDC, ont été saccagés vendredi dernier par des rebelles du M23, un groupe d’anciens militaires qui se sont emparés de certaines villes orientales du pays, a rapporté  la radio onusienne Okapi. Les rebelles ont également confisqué le matériel de la station, notamment un groupe électrogène et des microphones, a rapporté l’organisation locale de défense de la liberté de la presse, Journaliste En Danger. Incapable de diffuser, la station a dû interrompre ses émissions depuis l’incident, ont dit des journalistes locaux.

Le porte-parole du M23, Amani Kabashi, a déclaré au CPJ que les rebelles n’étaient pas les auteurs de cette attaque contre Radio Solidarité et a qualifié les accusations de « diffamatoires ». Il a cependant promis de mener une enquête.

« Nous condamnons cette attaque contre Radio Solidarité ainsi que la confiscation de son matériel et demandons aux autorités d’enquêter immédiatement sur cet incident », a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ. « Les protagonistes de ce conflit dans l’est de la RDC doivent cesser d’agresser les journalistes et les organes de presse », a-t-il martelé.

Les rebelles du M23 avaient pris le contrôle  de la ville de Sake mais ont commencé à se retirer vendredi dernier suite à un accord de cessez-le-feu conclu avec le gouvernement congolais, selon des médias. La ville de Sake a été un véritable champ de bataille dans cette guerre entre les forces gouvernementales congolaises et les rebelles du M23.

Il convient de souligner que le CPJ a documenté plusieurs attaques contre des journalistes et des organes de presse dans cette atmosphère de conflit dans l’est de la RDC. Les autorités congolaises ont temporairement brouillé samedi dernier les émissions de Radio Okapi dans la capitale congolaise, Kinshasa. En outre, au moins cinq autres médias, notamment le quotidien Le Journal, les stations Ngoma FM, Radio Soleil, Radio Télévision Autonome du Sud Kasaï, ont été censurés en 2012 pour leurs reportages sur la mutinerie de militaires contre le gouvernement, selon des recherches du CPJ. En août dernier, le gouvernement a imposé une interdiction de diffusion d’émissions-débats sur le conflit dans l’est du pays, selon des médias. Plusieurs journalistes ont également déclaré avoir été menacés de représailles pour leurs reportages sur ce sujet.

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