En Janvier dernier, l’Union Européenne avait exhorté les autorités de l’Union des Comores à procéder à la passation de pouvoir suivant les élections présidentielles de décembre 2010, comme prévu par « L’Accord pour la gestion de la période intérimaire », signé en juin 2010 et négocié par des médiateurs de la communauté internationale, pour apaiser des tensions politiques entre le président de l’Union et les gouverneurs des îles de l’archipel. La date butoir de la passation de pouvoir avait été fixée au 26 mai.
Le procureur de la République de la capitale Moroni, a estimé qu’Ali Moindjié, directeur de publication du quotidien Albalad et son confrère Hadj Hassanali, directeur de publication du bimensuel La Tribune des Comores ont publié des articles de « nature à troubler l’ordre public », selon les journalistes locaux. L’édition du 3 mars d’Albalad et celle du 20 février de La Tribune des Comores avaient suggéré que la cérémonie officielle de passation de pouvoir pourrait être reportée bien après le 26 mai, selon les mêmes sources. Le directeur de cabinet du président Sambi avait nié les allégations de report.
« Un reportage politique ne peut être une infraction pénale passible d’une peine de prison comme semblent le penser les autorités comoriennes », a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du plaidoyer pour l’Afrique du CPJ. « Nous demandons au juge chargé de cette affaire de rejeter ces accusations exagérées contre Ali Moindjié et Hadji Hassanali », a-t-il martelé.
Moindjié a déclaré à l’Agence de presse panafricaine PANA que la police a fait pression sur lui pour qu’il révèle ses sources pour l’information en question durant des interrogatoires qui ont commence vendredi. Ils se sont vus une comparution en citation directe le 11 avril 2011, selon un journaliste local qui s’est entretenu avec le CPJ.