Yawo Klousse, directeur de l'information du site en ligne Afrique en ligne, fait partie d'au moins six journalistes togolais qui ont été agressés alors qu'ils couvraient une rencontre d’un parti d'opposition le 29 septembre 2024. (Capture d'écran : TV5 Monde/YouTube)

Au moins 6 journalistes togolais agressés alors qu’ils couvraient une rencontre d’un parti d’opposition

Dakar, le 7 octobre 2024 – Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) appelle les autorités togolaises à demander des comptes aux responsables de l’agression d’au moins six journalistes qui étaient en train de couvrir une rencontre d’un parti d’opposition le 29 septembre.

« Les autorités togolaises doivent identifier de toute urgence les responsables des agressions physiques contre les journalistes Hyacinthe Gbloedzro, Godfrey Akpa, Yawo Klousse, Yvette Sossou, Romuald Koffi Lansou et Albert Agbeko, et leur demander des comptes », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ. « Couvrir une rencontre politique ne doit pas signifier s’exposer à la violence. » 

Parmi les journalistes agressés figuraient :

  • Hyacinthe Gbloedzro, journaliste pour la radio privée Nana FM, qui a déclaré au CPJ que des assaillants en civil avaient jeté des chaises en direction de la table de conférence et des journalistes qui se trouvaient devant, provoquant une bousculade. Un agresseur l’a ensuite frappé avec une chaise.
  • Godfrey Akpa, journaliste pour le site d’information privé Ici Lomé, qui a déclaré au CPJ qu’un agresseur l’avait frappé au visage et qu’après sa chute, plus de 10 autres personnes lui avaient assené des coups tout en tentant de lui prendre son téléphone. Akpa a déclaré que les gendarmes regardaient sans intervenir.
  • Yvette Sossou, journaliste pour le journal privé La Dépêche, qui a déclaré au CPJ qu’elle avait été attrapée, jetée au sol et frappée, ce qui lui a provoqué de graves douleurs abdominales et des maux de tête. Les assaillants ont également pris son téléphone, son équipement et son argent.
  • Yawo Klousse, directeur de l’information du site web privé Afrique en ligne, qui a déclaré au CPJ que les assaillants l’avaient frappé avec des chaises et lui avaient pris son sac.
  • Romuald Koffi Lansou, journaliste pour la chaîne d’information privée YouTube TogoVisions, qui a déclaré au CPJ que les assaillants l’avaient frappé dans le dos et avaient jeté son trépied et les téléphones d’autres collègues dans un puits à proximité.
  • Albert Agbeko, directeur de publication du site d’information privé Togo Scoop, qui a déclaré au CPJ qu’il avait été frappé dans le dos avec une chaise et qu’un agresseur lui avait arraché son téléphone pendant qu’il filmait. Le 4 octobre, une personne non identifiée a appelé Agbeko pour lui dire qu’« ils allaient lui rentrer dedans » parce qu’il continuait à couvrir des rassemblements alors qu’« on vous demande d’arrêter », selon un enregistrement de l’appel partagé avec le CPJ. 

Le 30 septembre, la police togolaise a annoncé qu’elle avait ouvert une enquête et que les forces de sécurité n’avaient pas pris de mesures de protection car le rassemblement avait été interdit. 

Lorsque le CPJ a appelé le ministère des Forces armées, un représentant a déclaré qu’ils n’avaient aucune information sur l’incident.

Les appels et les messages adressés à Yawa Kouigan, ministre togolais de la Communication, des Médias et de la Culture, et porte-parole du gouvernement togolais, sont restés sans réponse.