Dakar, le 11 avril 2024 – Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) exhorte le régulateur des médias du Mali à lever l’interdiction de la couverture médiatique des partis politiques dans le pays et à permettre aux journalistes de couvrir l’actualité sans restriction.
Jeudi, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a publié une directive qui « invite tous les médias » à « arrêter toute diffusion et publication » des activités sur les partis politiques et des activités à caractère politique des associations, selon le communiqué de presse de la HAC et les médias.
La directive de la HAC fait suite à un décret du gouvernement de transition du Mali, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État militaire en 2021, suspendant « jusqu’à nouvel ordre, pour raisons d’ordre public » la couverture médiatique des partis politiques et des activités à caractère politique des associations.
Alors que la période de transition de deux ans est arrivée à son terme dans le pays, plusieurs partis et organisations politiques ont récemment réclamé la tenue d’une élection présidentielle.
« Les citoyens maliens ont le droit d’être informés de l’évolution de la situation à ce moment crucial de la vie politique du pays et la presse doit pouvoir faire son travail sans entrave, surtout sur des sujets revêtant un intérêt public aussi important », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ. « La Haute Autorité de la Communication du Mali doit revenir sur sa décision interdisant la couverture médiatique des activités des partis politiques dans le pays et permettre aux journalistes de couvrir l’actualité librement. »
Gaoussou Coulibaly, président de la HAC, a déclaré au CPJ que le régulateur était chargé de faire appliquer les « lois de la République » et de veiller à ce que les médias les respectent, ajoutant que la directive de la HAC a pour objet de faire en sorte que les partis politiques suspendus ne puissent pas contourner l’interdiction en utilisant les médias comme relais.
La HAC enquêtera sur toute violation éventuelle de la directive et les sanctions iront de l’avertissement à la fermeture des organes de presse, a déclaré Coulibaly.