Le Président gabonais Ali Bongo s'adresse à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, aux États-Unis, le 21 septembre 2022. Le Gabon doit organiser des élections le 26 août 2023, au cours desquelles Bongo devrait prolonger le règne de 55 ans de sa famille. (Reuters/Brendan McDermid)

Le journaliste camerounais Sainclair Mezing expulsé du Gabon avant les élections

Dakar, le 25 août 2023 – Le Comité pour la protection des journalistes condamne l’expulsion du journaliste camerounais Sainclair Mezing du Gabon et exhorte les autorités à permettre aux journalistes de couvrir librement les élections prévues dans le pays le samedi 26 août.

« Les autorités gabonaises doivent permettre à tous les journalistes qui souhaitent couvrir les élections de ce week-end de le faire sans obstruction ni censure », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ à Durban, en Afrique du Sud. « Les journalistes locaux et étrangers doivent pouvoir suivre les événements sur le terrain et tenir le public informé du processus démocratique. La liberté de la presse est au cœur de toute élection libre et crédible, et l’expulsion de journalistes étrangers comme Sainclair Mezing est inacceptable. » 

Le samedi 19 août, la police gabonaise a expulsé Mezing, reporter du journal public Cameroon Tribune, quelques heures après son arrivée dans la capitale Libreville, selon des médias et le journaliste qui s’est entretenu avec le CPJ. Il a déclaré que les policiers l’avaient interrogé à l’aéroport sur le but de sa visite, affirmant qu’il n’avait pas obtenu la bonne accréditation médiatique, avant de le remettre sur un vol à destination du Cameroun.

Le journaliste a déclaré qu’il était en possession d’une lettre de mission de son journal et que l’ambassade du Gabon au Cameroun lui avait dit qu’il pourrait obtenir son accréditation électorale une fois dans le pays. Mezing a déclaré que les autorités gabonaises ne lui avaient pas donné de raison pour son expulsion.

Le magazine d’information privé parisien Jeune Afrique a également rapporté le 23 août qu’il n’avait pas été en mesure d’obtenir une accréditation pour les élections présidentielles, législatives et locales. Le média a déclaré qu’il n’était au courant d’aucun média international ayant reçu l’autorisation de couvrir les élections, au cours desquelles le Président Ali Bongo pourrait prolonger le règne de 55 ans de sa famille.

Jeudi, le CPJ s’est joint à la coalition #KeepItOn – un réseau mondial rassemblant plus de 300 organisations de 105 pays – pour exhorter Bongo et son gouvernement à garantir un accès Internet ouvert et sécurisé pendant les élections.

Le CPJ a appelé et envoyé un courriel au ministère gabonais de la Communication pour tenter d’obtenir des commentaires, mais n’a reçu aucune réponse.