Une femme se promène dans le centre-ville de Port-au-Prince (Haïti), le 26 mars 2020. Huit journalistes ont été agressés récemment en couvrant la pandémie de coronavirus à Port-au-Prince. (AFP/Pierre Michel Jean)
Une femme se promène dans le centre-ville de Port-au-Prince (Haïti), le 26 mars 2020. Huit journalistes ont été agressés récemment en couvrant la pandémie de coronavirus à Port-au-Prince. (AFP/Pierre Michel Jean)

Journalistes attaqués en couvrant les mesures prises contre le COVID-19 en Haïti

Miami, le 9 avril 2020 – Les autorités haïtiennes doivent lancer une enquête approfondie et transparente sur l’agression qu’a subie un groupe de journalistes à l’Office National d’Indentification dans la capitale Port-au-Prince et traduire en justice les responsables, a déclaré aujourd’hui le Comité pour la protection des journalistes.

Le 2 avril à environ 11h00, huit journalistes ont été frappés et battus à coups de poing par plusieurs hommes non-identifiés à l’Office National d’Identification, un service gouvernemental chargé de la gestion des pièces d’identité des citoyens, alors qu’ils enquêtaient sur des allégations que l’Office enfreignait les directives émises en prévention du COVID-19 en entassant dans des espaces exigus des citoyens demandeurs de cartes d’identité, selon des articles de presse et Robest Dimanche, l’un des journalistes, qui s’est entretenu par téléphone avec le CPJ.

Certains des agresseurs portaient un T-shirt les identifiant comme membres du personnel de l’Office National d’Identification, d’autres portaient des T-shirts d’employés du ministère de l’Intérieur et de la « Sécurité publique », d’après une plainte déposée par les journalistes auprès du bureau du procureur de la République, que le CPJ a examiné.

« Les autorités haïtiennes doivent conduire une enquête rapide et approfondie sur les agressions commises à l’encontre de Robest Dimanche et d’autres journalistes à l’Office National d’Identification et doivent traduire en justice les auteurs », a déclaré à New York Natalie Southwick, coordinatrice du Programme d’Amérique centrale et du sud du CPJ. « Les journalistes doivent être libres de couvrir sans crainte d’agression le COVID-19 et la gestion de la pandémie par les autorités locales. »

Dimanche, qui est un journaliste travaillant pour le radiodiffuseur privé Radio Tele Zenith, a précisé que l’agression a eu lieu lorsque les journalistes ont commencé à prendre des photos de la foule rassemblée dans les bureaux de l’Office. Il a affirmé que les agresseurs ont battu les journalistes jusqu’à ce qu’un agent de la Police Nationale d’Haïti / Direction Départementale de l’Ouest (PNH / DDO) les escorte hors du bâtiment.

Dimanche a déclaré qu’un homme lui a assené plusieurs coups de poings au visage et au corps. À la suite de l’attaque il s’est rendu à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, où il a été traité pour des ecchymoses sur la mâchoire, le cou et le dos, d’après Dimanche et des certificats médicaux émis par l’hôpital, que le CPJ a examinés. Il a affirmé avoir pris un congé médical en raison de ses blessures.

Les certificats indiquent que l’un des autres journalistes a été traité pour des ecchymoses au corps, sur le bras et au dos. Tous les journalistes étaient des reporters travaillant pour des médias numériques, a précisé Dimanche.

Le CPJ a appelé l’Office National d’Identification aux numéros fournis sur son site Web officiel, mais aucun de ces numéros n’était en service.