Un garçon regarde les manifestants qui demandent la démission du Président Jovenel Moïse à Port-au-Prince le 4 octobre. Un journaliste radio qui avait été critique à l’égard des troubles et avait été menacé à cause de ses reportages, a été tué à Mirebalais en octobre. (AFP/Chandan Khanna)
Un garçon regarde les manifestants qui demandent la démission du Président Jovenel Moïse à Port-au-Prince le 4 octobre. Un journaliste radio qui avait été critique à l’égard des troubles et avait été menacé à cause de ses reportages, a été tué à Mirebalais en octobre. (AFP/Chandan Khanna)

Un journaliste de Radio Panic FM retrouvé mort à Haïti suite à des menaces

Miami, 11 octobre 2019 – Les autorités haïtiennes devraient mener une enquête rapide et approfondie sur l’assassinat du journaliste radio Néhémie Joseph et veiller à ce que les auteurs soient traduits en justice, a déclaré aujourd’hui le Comité pour la protection des journalistes.

Joseph, reporter pour les stations privées Radio Panic FM et Radio Méga, a été retrouvé mort dans sa voiture la nuit dernière, dans la zone de Bayas, dans la commune de Mirebalais, selon l’Associated Press et les médias locaux. Le journaliste a reçu plusieurs balles dans la tête, selon les informations.

Joseph avait évoqué les menaces de mort dont il avait fait l’objet avec ses proches et dans des groupes Facebook et WhatsApp, selon les médias locaux et une déclaration de l’Association des journalistes haïtiens. Dans un message Facebook publié le mois dernier, Joseph avait nommé deux politiciens qui, selon lui, l’avaient accusé d’encourager les manifestations et avaient menacé de le tuer à cause de ses reportages, d’après les informations.

Le journaliste radio avait récemment couvert les manifestations appelant à la démission du Président Jovenel Moïse. Il avait critiqué la crise actuelle en Haïti et avait publié des commentaires sur les réseaux sociaux contre le gouvernement, ont rapporté les médias locaux.

« Les responsables officiels devraient agir rapidement pour garantir la sécurité des journalistes et enquêter sur les menaces comme celles proférées à l’encontre de Néhémie Joseph. Ce qui aurait dû être une enquête sur des menaces est désormais une enquête sur un meurtre », a déclaré Natalie Southwick, Coordinatrice du programme Amérique centrale et du Sud du CPJ, à New York. « Combien de journalistes haïtiens devront être tués avant que les autorités reconnaissent les graves menaces qui pèsent sur la liberté de la presse ? »

Le CPJ s’est procuré une capture d’écran du message publié sur Facebook par Joseph concernant les menaces auprès d’une personne qui a demandé à garder l’anonymat pour des raisons de sécurité. Dans le message, Joseph nommait deux politiciens, dont l’un occupe actuellement des fonctions publiques, et déclarait, « J’ai entendu qu’il y avait un complot pour m’assassiner, ils ont donné mon nom à leurs hommes de main et ils vont essayer de me tuer ».

La police judiciaire a déclaré au CPJ qu’une enquête avait été diligentée mais qu’elle ne pouvait fournir d’autres détails. La police nationale a également déclaré au CPJ qu’elle n’était pas en mesure de fournir des détails.

La violence contre la presse s’intensifie en Haïti, sur fond de manifestations anti-gouvernement et d’appels à la démission du Président Jovenel Moïse, selon des informations parues dans la presse. Chery Dieu-Nalio, photographe de l’AP, a été atteint au visage par un fragment de balle le 23 septembre, lorsque le Sénateur Jean Marie Ralph Féthière a tiré avec un pistolet sur une foule de manifestants rassemblés près du Sénat à Port-au-Prince, comme l’a rapporté le CPJ à ce moment-là.

Cette année en Haïti, un journaliste a également été victime d’un tir alors qu’il couvrait des manifestations anti-gouvernement, deux journalistes ont survécu à des tentatives de tir, et Pétion Rospide, de Radio Sans Fin, a été tué par balle. Le CPJ enquête pour savoir si la mort de Rospide est liée à son métier de journaliste.