Côte d’Ivoire: retrait des combattants pro-Ouattara des maisons de « presse bleue »

New York, le 9 septembre 2011–Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) exprime son soulagement suite au retrait des combattants des Forces républicaines de la Côte d’Ivoire (FRCI) fidèles au président ivoirien, Alassane Ouattara, des maisons de presse ayant soutenu le  président déchu, Laurent Gbagbo..

En prenant le contrôle de la ville d’Abidjan en avril dernier, les FRCI avaient mis à sac les bureaux des groupes de presse pro-Gbagbo La Refondation et Cyclone. La Refondation publie le quotidien  Notre Voie et Cyclone édite le journal Le Temps. Le même mois, des éléments des FRCI avaient tiré en l’air à pour disperser des journalistes qui essayaient de constater les dégâts, selon des médias.

Dans une conférence de presse le 16 août dernier, le ministre ivoirien de la Défense, Paul Koffi Koffi, avait promis le retrait des éléments des FRCI, selon des médias. Cependant, une semaine plus tard les FRCI avaient arrêté un caméraman non  identifié de la chaîne nationale Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) et confisqué son matériel et ses images pour avoir filmé les locaux dévastés de Notre Voie, ont rapporté des médias. Les éléments des FRCI ont finalement quitté les locaux de ces deux groupes de presse la semaine dernière, selon des journalistes locaux et des médias.

« Nous saluons la fin de l’occupation illégale, par les forces de M. Ouattara, des bureaux de groupes de presse qui étaient favorables à l’ancien président Laurent Gbagbo », a déclaré  Mohamed Keita, coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ. « M. Ouattara doit tenir sa promesse de tolérance zéro envers quiconque, y compris les membres de son gouvernement et les forces de sécurité, harcèle des journalistes ou obstrue leur travail», a-t-il martelé.

Depuis la destruction de leurs imprimeries, Notre Voie et Le Temps utilisent celle du quotidien d’Etat Fraternité Matin, selon des journalistes locaux. Le rédacteur en chef de Notre Voie, Lahoua Souanga Etienne, alias  César Etou, a déclaré au CPJ que le journal allait porter plainte pour le saccage de ses bureaux.

Il convient de rappeler que les forces loyales au président Ouattara ont évincé M. Gbagbo  après une sanglante impasse de cinq mois consécutive aux élections présidentielles contestées de 2010.