Le CPJ pleure la mort du journaliste camerounais Pius Njawé

New York, le 13 juillet 2010— Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) présente ses sincères condoléances à la famille et aux collègues de Pius Njawé, un des pionniers du journalisme indépendant et de la défense de la liberté de la presse au Cameroun, qui a été tué lundi dernier dans un accident de la circulation aux États-Unis d’Amérique.

M. Njawé, était le président de Free Media Group, une société éditrice du principal quotidien indépendant camerounais Le Messager, et lauréat du Prix international du CPJ pour la liberté de presse en 1991. 
Le drame s’est produit lundi après-midi à Bowers Hills, une localité au sud-est de l’État de Virginie, lorsqu’un camion semi-remorque a percuté une berline Lexus au siège avant de laquelle se trouvait M. Njawé, selon des  médias. Le défunt journaliste était aux États-Unis d’Amérique pour participer à un forum sur la démocratie organisé par la Diaspora camerounaise pour le changement basée à Washington, selon des  médias.
Nous adressons nos sincères condoléances à la famille et aux amis de notre confère Pius Njawé, dont la mort tragique est une grande perte pour la presse indépendante du Cameroun, a déclaré le coordonnateur du plaidoyer pour l’Afrique du CPJ,  Mohamed Keita. M. Njawé a laissé une empreinte indélébile au quotidien Le Messager, qui demeure le principal journal indépendant au Cameroun, a-t-il ajouté. 
M. Njawé a commencé sa carrière dans la presse en 1972 comme garçon de courses au journal Semences Africaines, selon Le Messager, un journal qu’il aurait fondé en 1979 à l’âge de 22 ans. Il a été emprisonné des dizaines de fois au cours de sa carrière, selon ledit quotidien. À la suite du décès de son épouse, Jane en septembre 2002 dans un accident circulation au Cameroun, M. Njawé créa la Fondation Jane et Justice pour le développement humain œuvrant en faveur de l’amélioration de la sécurité routière. Le mois suivant, il sollicita l’obtention d’une licence pour lancer une station de radio, Freedom FM, mais ses efforts furent contrecarrés par la censure d’Etat. Ce journaliste est décédé à l’âge de 53 ans, laissant une femme et plusieurs enfants endeuillés.