Journaliste haïtien et défenseur de la liberté de presse condamné à prison pour diffamation

New York, le 12 décembre, 2008–Un tribunal de Port-au-Prince a condamné mercredi le journaliste et défenseur de la liberté de presse, Guyler Delva, à un mois de prison pour avoir diffamé un ancien sénateur. Delva a déclaré avoir reçu des menaces de mort qu’il croie être liées au cas. Le Comité pour la Protection des Journalistes condamne la résolution du tribunal et exhorte les autorités haïtiennes a enquêter sur les menaces contre Delva. 

Le tribunal a condamné Delva, président du groupe local de presse S.O.S. Journalistes et correspondant local pour la BBC et Reuters, pour propos diffamatoire de l’ancien sénateur Haïtien, Rudolphe Boulos, a déclaré le journaliste au CPJ. Selon Delva, le tribunal a permit que le plaignant présente son cas le 3 décembre, après avoir reporté le procès pendant deux mois, alors que le journaliste et son avocat n’étaient pas présents. Delva a dit au CPJ avoir fait appel du verdict.

 

Boulos avait intenté des poursuites contre Delva plus tôt cette année. Il prétendait que le journaliste l’a diffamé en dénonçant que le sénateur a refusé à donner témoignage à propos de l’assassinat du journaliste Haïtien Jean-Léopold Dominique le 3 avril 2000, selon des sources du CPJ. Delva, égaement président d’une commission indépendante pour évaluer les enquêtes retenues d’assassinats non résolus de journalistes, a dit au CPJ qu’il a basé ses déclarations sur le fichier officiel du cas Dominique. Depuis Novembre 2007, Delva a exhorté Boulos à témoigner au cours de plusieurs interviews à la radio et conférences de presse.

 

« La condamnation de Delva à la prison pour diffamation montre que Haïti n’emboîte pas le pas du consensus régional pour décriminaliser la diffamation », a dit Carlos Lauría, coordinateur senior pour les Amériques du CPJ. « Nous exhortons la cour d’appel à faire annuler la condamnation pour diffamation et les autorités haïtiennes à enquêter à fond les menaces contre Delva ».

 

Mercredi soir, Delva a trouvé un mot sur le pare-brise de sa voiture l’avertissant « tu trouveras ce que tu cherches si tu continues à insister », le journaliste a déclaré au CPJ. Delva a dit avoir reçut plusieurs appels anonymes d’un numéro non identifié sur son portable au cours des trois dernières semaines l’avertissant de se taire. Au moins deux fois, les personnes ont dit à Delva de ne plus parler de Boulos, le journaliste a signalé. Delva a dit au CPJ qu’il a informé la police locale, qui enquête sur les menaces. Delva a quitté Haïti en Octobre 2007 après avoir reçu plusieurs menaces de mort. 

 

Dominique, un des journalistes Haïtiens les plus connu, a été abattu à l’entrée de sa station de Port-au-Prince. Ce cas longtemps négligé se caractérise par l’incompétence et le manque de volonté politique, qui ont eu pour conséquence que le meurtre de Dominique continue à être impuni, selon les recherches du CPJ.