New York, le 9 avril, 2008—Deux journalistes haïtiens ont été blessés par des balles en caoutchouc mardi alors qu’ils couvraient des affrontements entre des manifestants et des forces de sécurité haïtiennes et des soldats des Nations Unies à Port-au-Prince, selon des informations rapportées par la presse et des interviews. Le Comité pour la Protection des Journalistes a exhorté aujourd’hui les autorités haïtiennes et l’O.N.U. a prendre toutes les dispositions nécessaires pour permettre aux journalistes de faire leur travail en sécurité.
« Une enquête approfondie de l’incident d’hier doit être menée immédiatement et les résultats doivent être divulgués publiquement », a déclaré le Directeur Exécutif du CPJ, Joel Simon. « Nous exhortons les autorités haïtiennes et l’O.N.U. a prendre toutes les dispositions nécessaires pour permettre aux journalistes de faire leur travail en sécurité pour permettre que les journalistes continuent à couvrir sûrement les manifestations ».
Des manifestations massives contre la hausse des prix des denrées de base comme le riz et le sucre se sont déclanchées à travers du pays la semaine dernière et se sont intensifiées mardi dans la capitale, selon des rapportages de la presse haïtienne et internationale. Alors que la violence s’intensifiait à travers la ville, des centaines de personnes qui tentaient d’entrer au palais présidentiel à l’aide de poubelles ont été rencontrées par des balles de caoutchouc tirées par la Police Nationale Haïtiennes et les forces de l’O.N.U., selon des informations de la presse et des interviews du CPJ. Les manifestants demandaient la démission du président haïtien, René Préval, et le départs des forces de l’O.N.U., selon la presse.
Jean-Jacques Augustin, un photographe pour le journal national Le Matin, et Leblanc Macaenzy, un cameraman pour la station de télé Channel 11, ont étés blessés alors qu’ils couvraient la confrontation, a indiqué au CPJ Guyler Delva, président du groupe local de défense de la liberté de la presse, S.O.S. Journalistes. Les deux journalistes portaient des cartes de presse et travaillaient avec un groupe de journalistes à côté de la foule, a dit Delva. Augustin a été blessé au dos et Macaenzy au bras doit. Les deux ont été soignés à un hôpital local et relâchés le même jour, selon Delva.
David Wimhurst, chef de communications pour la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti, a indiqué au CPJ qu’il n’était pas clair si les balles de caoutchouc qui ont blessé les journalistes ont été tirées par la police haïtienne ou les forces de l’O.N.U. Il a dit que les forces de l’O.N.U. ne ciblent pas les journalistes.
Yves Joseph, un photographe du journal de Port-au-Prince Haïti Progrès, photographiait un groupe de manifestants qui pillaient des commerces près du palais présidentiel quand il a été blessés aux jambes et aux bras par des petites balles tirées par les manifestants, a dit Delva. Il a indiqué que les manifestants ont pris l’appareil photo de Joseph et l’ont détruit. Le photographe été hospitalisé mais son état est stable aujourd’hui, Delva a dit au CPJ. Le type exact de munition n’a pas été établi.
Des manifestants à travers Port-au-Prince ont bloqué les rues avec des barrages improvisés, brûlé des autos et des immeubles et pillé des dizaines de commerces, a dit la presse internationale. Des violents groupes de manifestants ont aussi brisé les vitres des locaux de Le Matin et Radio 2000 à Port-au-Prince, Delva a indiqué au CPJ. Depuis le début des manifestations mardi, cinq personnes ont été tuées et au moins 50 autres ont été blessées, selon le journal français Le Monde.