New York, le 14 décembre 2007—Le Comité pour la Protection des Journalistes salue la condamnation mercredi de deux hommes pour l’assassinat du journaliste haïtien Brignol Lindor en décembre 2001.
Un tribunal de la ville de Petit-Goâve, à l’ouest du pays, a condamné à la prison à perpétuité à Jean Rémy Démosthène et Joubert Saint Juste, membres de l’organisation locale politique « Domi Nan Bwa », liée au parti de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, Famni Lavalas, selon la presse locale.
« Nous saluons les efforts des autorités haïtiennes pour rendre justice pour le meurtre de notre collègue Brignol Lindor », a déclaré le Directeur Exécutif du CPJ, Joel Simon. « C’est un excellent pas en avance pour la liberté de la presse en Haïti, et nous encourageons las autorités à continuer leur travail pour assurer que tous les responsables de la mort de Lindor soient menés devant la justice. »
Un troisième accusé, Simon Cétouté, a été acquitté à cause d’une confusion avec son identité, alors qu’une nouvelle enquête a été ouverte sue un quatrième accusé, Fritzner Doudoute, a dit au CPJ Guyler Delva, président du groupe local de défense de la liberté de la presse, S.O.S. Journalistes, et tête de la commission d’appui aux enquêtes sur les assassinats des journalistes.
Cinq autres membres de « Domi Nan Bwa » sont accusés d’avoir participé à l’assassinat de Lindor mais n’ont toujours pas été retrouvés, a dit Delva. Mercredi, le tribunal a émit des mandats d’arrêt contre ces individus et leur a donné 10 jours pour se rendre à la police ou être jugés par contumace, Delva a expliqué au CPJ. Le tribunal a aussi approuvé une nouvelle enquête qui permettrait la poursuite des commanditaires, y compris d’anciens fonctionnaires. Selon Delva, l’investigation présenterait des témoignages qui n’ont pas été entendus auparavant.
Une foule armée de machettes a tué Lindor le matin du 3 décembre du 2001. Lindor, directeur de nouvelles pour la station de radio locale Radio Echo 2000, animait le programme politique « Dialogue ». Il avait reçu plusieurs menaces des autorités locales après avoir invité des membres de la coalition de 15 partis de l’opposition politique Convergence Démocratique à participer à son programme, selon les investigations du CPJ. Suivant le lancement d’une campagne d’Aristide de zéro tolérance contre la criminalité en juin du 2001 qui permettait à la police de punir sommairement les criminels appréhendés en flagrant délit, le maire de Petit-Goâve, Dumé Bony, a annoncé en public que cette campagne devrait être appliquée à Lindor.
L’enquête sur l’assassinat de Lindor était bloqué pendant presque six ans, a dit Delva. Cependant, elle a été relancée quand en septembre des membres de la commission d’appui aux enquêtes sur les assassinats des journalistes ont retrouvé un dossier légal qui avait « disparu ». Les quatre accusés ont été par la suite rrêtés en octobre.
En septembre, le Président Haïtien René Préval à rencontré une délégation du CPJ à New York. Préval a garanti son soutient complet pour la commission et a déclaré que « la liberté de la presse est essentielle pour le développement d’une démocratie ».