New York, le 30 août 2007¾ Le Conseil Supérieur de la Communication de l’état du Niger a interdit les débats en direct sur la rébellion armée des nomades touaregs dans le nord de la nation ouest africaine, riche en uranium, selon des journalistes locaux. Les attaques des combattants touaregs ont tué au moins 45 soldats depuis février, selon Reuters.
La décision annoncée mardi est liée à la diffusion d’un débat à l’antenne en direct samedi matin sur Radio Saraounya FM, une station privée de la capitale Niamey, ont affirmé les journalistes. Le débat contenait des commentaires critiquant la gestion du conflit par le gouvernement.
Les médias sont toujours libres de diffuser des débats et des opinions tant que ceux-ci ne sont pas en direct, a déclaré aujourd’hui Daouda Diallo, le président du conseil, au CPJ. Qualifiant la décision de « technique » en réponse à une « polémique nationale », il a affirmé que le conseil ne contrôlait pas les contenus des émissions.
Mais la critique d’un décret présidentiel accordant aux forces de sécurité des pouvoirs complets pour combattre les rebelles, a mené les autorités à arrêter cette semaine le leader de l’opposition Issoufou Bachar pendant 48 heures. Bachar avait participé à l’émission sur Radio Saraounya FM, selon le directeur de la station Moussa Kaka. Quoi qu’il en soit, Saraounya FM respecterait l’interdiction, a déclaré Kaka.
« Nous sommes préoccupés par le fait que cette interdiction des émissions en direct ne soit qu’un premier pas dans la censure des reportages sur le conflit dans le nord du Niger », a déclaré Joël Simon, directeur exécutif du CPJ. « Nous appelons les autorités à retirer immédiatement l’interdiction, et à abandonner les mesures visant à censurer l’actualité et les commentaires sur la rébellion Touareg. »
« Nous sommes également inquiets au sujet des restrictions grandissantes du gouvernement sur la presse, par rapport à la couverture médiatique du conflit dans le nord du Niger », a déclaré Joël Simon, directeur exécutif du CPJ. « Nous appelons les autorités à annuler cette interdiction qui porte atteinte à la liberté de la presse. »
Ces dernières semaines, les autorités ont interdit le bimensuel privé Aïr Info, menacé Kaka, et suspendu pour un mois Radio France Internationale, basée à Paris, à cause de reportages sur le conflit.