New York, le 18 mai, 2007— Le Comité pour la Protection des Journalistes a aujourd’hui appelé les autorités haïtiennes à mener une enquête sur l’assassinat de l’animateur de radio, Alix Joseph, abattu mercredi soir aux Gonaïves. Le CPJ enquête sur des liens possibles entre l’assassinat de Joseph et son travail de journaliste.
Joseph, le gérant de Radio-Télé Provinciale aux Gonaïves, a 170 kilomètres au nord de Port-au-Prince, se trouvait dans sa voiture devant la résidence de sa femme a 21h30 quand deux inconnus l’ont accosté, selon des informations de presse et des interviews du CPJ. Ils l’ont abattu de 11 balles, selon la presse haïtienne et internationale. Le directeur de la station, Frantz Justin Altidor, a déclaré au CPJ que la femme de Joseph avait couru pour demander de l’aide quand elle a vu que les hommes étaient armés. Quelques moments plus tard, des voisins ont trouvé le corps du journaliste prés de sa voiture, a dit Altidor.
Joseph était animateur d’une émission populaire le dimanche matin où il présentait de la musique et des nouvelles sur les activités culturelles aux Gonaïves, a dit Altidor. Selon Altidor, Joseph était responsable les activités quotidiennes de la station et remplaçait souvent l’animateur des actualités. De plus, il était professeur de philosophie et un membre actif de plusieurs organisations culturelles locales.
Altidor a dit qu’il a reçue un appel anonyme d’un homme qui l’a prévenu qu’il n’aimait pas le point de vue de Radio-Télé Provinciale sur le désarmement des gangs locaux. Joseph a indiqué à Altidor que lui aussi avait reçu de semblables appels au numéro de la station mais qu’il ne leur donnait aucune importance. Selon Altidor, Joseph avait était menacé récemment par un individu à la suite d’une dispute financière qui n’avait aucun lien avec son journalisme.
Les autorités locales ont déclenché une enquête sur le meurtre, a dit Altidor.
« Nous présentons nos condoléances à la famille, aux collègues et aux amis d’Alix Joseph », a declaré Joel Simon, le Directeur Exécutif du CPJ. « Nous exhortons les autorités haïtiennes à mener une enquête rapide et exhaustive sur son assassinat et à traduire tous les coupables en justice».
Selon la presse haïtienne, la violence entre des gangs rivaux a augmenté depuis quelques mois. En janvier, le CPJ a documenté l’assassinat du photographe haïtien, Jean-Rémy Badio, qui a été abattu devant sa maison à Port-au-Prince après avoir reçu des menaces de morts de la part de membres de gangs locaux.