La mort du Premier ministre Meles Zenawi en août dans un hôpital belge a mis fin à une règne de 21 ans caractérisé par la répression des dissidents et le contrôle féroce de la presse indépendante. Sa maladie mortelle a été entourée d’un nuage de secret. Après la disparition de Meles de l’espace public en juin, le gouvernement a minimisé les rumeurs de sa maladie et interdit toute publication détaillée au niveau national sur son état de santé. Le gouvernement a également fait face aux manifestations des membres de la communauté musulmane, qui protestaient pour réclamer la fin de ce qu’ils ont appelé « l’ingérence de l’Etat dans les affaires musulmanes ». Les forces de sécurité ont violemment dispersé les rassemblements, réprimant violemment des journalistes qui ont couvert les événements, et forçant trois journaux proches de la communauté musulmane tà fermer. Le gouvernement a été condamné à l’échelle internationale suite aux condamnations de neuf journalistes éthiopiens sur des accusations vagues et politisées de terrorisme. Cinq des journalistes qui vivent en exil ont été jugés par contumace et condamnés à des peines allant de huit ans à la prison à vie. Le gouvernement a finalement libéré deux journalistes suédois qui ont été emprisonnés pendant 14 mois pour avoir fait des reportages sur les rebelles séparatistes de la province de l’Ogaden. A la fin de l’année, six journalistes croupissaient derrière les barreaux, y compris le chroniqueur et bloggeur Eskinder Nega, lauréat du prix Barbara Goldsmith pour la liberté d’écrire de l’organisation internationale des écrivains, le centre Pen America.

Ethiopie

PRINCIPAUX DEVELOPPEMENTS:

» La maladie mortelle de Meles est entourée du plus grand secret.

» Le gouvernement use de la loi anti-terrorisme contre la presse.

La mort du Premier ministre Meles Zenawi en août dans un hôpital belge a mis fin à une règne de 21 ans caractérisé par la répression des dissidents et le contrôle féroce de la presse indépendante. Sa maladie mortelle a été entourée d’un nuage de secret. Après la disparition de Meles de l’espace public en juin, le gouvernement a minimisé les rumeurs de sa maladie et interdit toute publication détaillée au niveau national sur son état de santé. Le gouvernement a également fait face aux manifestations des membres de la communauté musulmane, qui protestaient pour réclamer la fin de ce qu’ils ont appelé « l’ingérence de l’Etat dans les affaires musulmanes ». Les forces de sécurité ont violemment dispersé les rassemblements, réprimant violemment des journalistes qui ont couvert les événements, et forçant trois journaux proches de la communauté musulmane tà fermer. Le gouvernement a été condamné à l’échelle internationale suite aux condamnations de neuf journalistes éthiopiens sur des accusations vagues et politisées de terrorisme. Cinq des journalistes qui vivent en exil ont été jugés par contumace et condamnés à des peines allant de huit ans à la prison à vie. Le gouvernement a finalement libéré deux journalistes suédois qui ont été emprisonnés pendant 14 mois pour avoir fait des reportages sur les rebelles séparatistes de la province de l’Ogaden. A la fin de l’année, six journalistes croupissaient derrière les barreaux, y compris le chroniqueur et bloggeur Eskinder Nega, lauréat du prix Barbara Goldsmith pour la liberté d’écrire de l’organisation internationale des écrivains, le centre Pen America.



  • 49

    En exil
  • 64

    Omerta
  • 72

    Journaux interdits de parution sous Meles
  • 23

    Semaines sans le journal Feteh
  • 8

    Années d'emprisonne- ment
 

Les persécutions par le gouvernement ont contraint des dizaines de journalistes éthiopiens à l'exil au cours des dernières années. Beaucoup ont trouvé refuge au Kenya et en Ouganda pour échapper à l'arrestation et l'emprisonnement.


Les principaux pays qui ont contraint des journalistes à l'exil, de 2007 à 2012:



 

La dernière apparition publique de Meles remonte à une réunion qu'il a eue avec les dirigeants chinois au sommet du G20 au Mexique à la mi-juin. Pendant plus de deux mois, le gouvernement a traité son état de santé et l'endroit où il se trouvait comme un secret d'État. Lorsque le gouvernement a finalement annoncé sa mort en août, aucun détail n'a été donné sur la nature de sa maladie. Les médias internationaux, citant une source hospitalière, ont déclaré qu'il était mort d'un cancer du foie.


Le secret autour d'une maladie:

17 juin:

Meles est aperçu à une rencontre avec les dirigeants chinois lors du sommet du G20 au Mexique.

14 juillet:

Le président sénégalais Macky Sall annonce que Meles ne participera pas au sommet de l'Union africaine en Éthiopie pour des raisons de santé.

19 juillet:

Le porte-parole du gouvernement Bereket Simon rompt le silence officiel sur la disparition Meles déclarant que le Premier ministre est « en bonne santé ».

20 juillet:

Le gouvernement invoque les lois sur la sécurité nationale pour bloquer la distribution d'une édition de l'hebdomadaire Feteh qui évoquait une série de spéculations sur la santé de Meles.

25 juillet:

Le journal éthiopien The Reporter publie l'article, « Meles en vacances à l'étranger. »

21 août:

Le gouvernement annonce la mort de Meles.
 

Plus de 70 journaux ont été contraints de fermer en raison de la pression du gouvernement pendant les 21 ans de règne de Meles, selon des enquêtes du CPJ.


La liberté de la presse sous le régime Meles en chiffres:

0

Chaîne de télévision indépendante autorisée par le régime Meles

1

Télédiffuseur indépendant autorisé par le régime Meles

9

Le nombre de fois que le journaliste chevronné Eskinder Nega a été emprisonné

4

Le nombre de journaux contraints de fermer en 2012
 

L'imprimerie d'État a interrompu la production de Feteh en début juillet, après que le journal a essayé de distribuer un numéro où on retrouve à la Une un sujet sur la maladie de Meles.


Persécution de Feteh:

30.000

Copies ayant à la Une un reportage sur la santé Meles qui ont été confisquées en juillet.

4

Mois d'emprisonnement avec sursis pour Desalegn Temesghen, directeur de publication du journal Feteh sur des accusations d'outrage au chef de l'Etat pour avoir publié une déclaration lue par Eskinder Nega lors de son procès pour terrorisme.

4

Jours d'emprisonnement pour Temesghen après son inculpation sous le coup d'accusations de complot contre l'Etat pour avoir publié des articles jugés critiques à l'égard de Meles. Le procès était pendant en fin d'année.

14

Années de prison pour la chroniqueuse du journal Feteh, Reeyot Alemu, qui a été déclarée coupable de participation à un complot terroriste en janvier sur la base d'accusations montées de toutes pièces. Plus tard, une cour d'appel a réduit la peine à cinq ans après l'abandon de la plupart des charges de terrorisme.
 

En mai, le Parlement a adopté un projet de loi censé «prévenir et réprimer la fraude dans les télécommunications. » Mais le projet de loi comportait des dispositions vagues qui imposent une peine de huit ans de prison pour diffusion de messages jugés «terroristes».


D'autres sanctions dans le projet de loi:

15

Années de prison pour « entrave ou interférence » avec le réseau de télécommunications géré par l'Etat. Cette disposition pourrait s'appliquer aux méthodes utilisées par les journalistes pour contourner la surveillance officielle et le filtrage.

4

Années d'emprisonnement pour l'importation, la vente ou l'utilisation de matériel de télécommunications sans l'autorisation du gouvernement.
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