Après une longue période de calme et de liberté relatifs, la presse malienne a été confrontée à des menaces graves et inédites dans un pays secoué par un coup d’Etat militaire et une insurrection armée. En mars, une junte a renversé le président Amadou Toumani Touré, quelques semaines avant l’expiration de son second et dernier mandat. Touré avait essuyé le courroux de la population suite aux revers subis par l’armée dans sa lutte contre les séparatistes touaregs du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad dans la région nord du pays située dans le désert du Sahara. Les rebelles se sont alliés aux islamistes radicaux et ont profité de la crise politique après le coup d’Etat pour prendre le contrôle de Tombouctou et d’autres grandes et petites villes du Nord du pays. Les groupes islamistes ont imposé une censure draconienne sur des dizaines de stations de radio, et ordonné la fermeture d’au moins une station radio. Selon des journalistes locaux, leurs mesures comprenaient l’interdiction de la musique et l’obligation de diffuser des récitations du coran. Les journalistes travaillant dans les zones sous contrôle des rebelles et des islamistes ont également été l’objet d’intimidations intenses, tandis que ceux qui vivent dans les zones contrôlées par le gouvernement légitime ont subi des enlèvements, des détentions et des agressions.
Mali
» Le gouvernement, sous l’emprise des putschistes, détient et intimide les journalistes.
» Les rebelles et militants islamistes imposent une censure stricte dans le nord.
Après une longue période de calme et de liberté relatifs, la presse malienne a été confrontée à des menaces graves et inédites dans un pays secoué par un coup d’Etat militaire et une insurrection armée. En mars, une junte a renversé le président Amadou Toumani Touré, quelques semaines avant l’expiration de son second et dernier mandat. Touré avait essuyé le courroux de la population suite aux revers subis par l’armée dans sa lutte contre les séparatistes touaregs du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad dans la région nord du pays située dans le désert du Sahara. Les rebelles se sont alliés aux islamistes radicaux et ont profité de la crise politique après le coup d’Etat pour prendre le contrôle de Tombouctou et d’autres grandes et petites villes du Nord du pays. Les groupes islamistes ont imposé une censure draconienne sur des dizaines de stations de radio, et ordonné la fermeture d’au moins une station radio. Selon des journalistes locaux, leurs mesures comprenaient l’interdiction de la musique et l’obligation de diffuser des récitations du coran. Les journalistes travaillant dans les zones sous contrôle des rebelles et des islamistes ont également été l’objet d’intimidations intenses, tandis que ceux qui vivent dans les zones contrôlées par le gouvernement légitime ont subi des enlèvements, des détentions et des agressions.
-
62
Violations subies par la presse -
76%
Exactions commises par les insurgés -
45
Stations censurées ou attaquées -
12
Détentions
Le CPJ a documenté un nombre record d'agressions, de détentions, d'enlèvements, de menaces et des cas de censure après le coup d'Etat du 22 mars. Aucune attaque contre la presse n'a été signalée entre 2008 et 2011, et seulement quatre cas d'attaques avaient été documentés en 2007.
Les séparatistes touaregs et les islamistes ont été responsables de 46 des 62 exactions commises contre la presse et documentées par le CPJ.
26 | Ansar Dine |
14 | Mouvement pour l'Unité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) |
6 | Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) |
Les militants salafistes du mouvement Ansar Dine et du Mouvement pour l'Unité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) ont censuré la plupart des stations de radio, selon des enquêtes du CPJ. Ils ont interdit les programmes de musique et de divertissement sur les ondes, dicté les programmes et forcé les stations à diffuser des émissions islamiques. Les publications des journalistes ont été soumises à la censure.
Plusieurs journalistes ont été arrêtés par les forces de sécurité dans la capitale, Bamako, selon des enquêtes du CPJ. Les journalistes ont été interrogés au sujet d'articles jugés critiques à l'égard du gouvernement et libérés sans inculpation. La plupart ont été brièvement détenus, bien que l'un d'entre eux, notamment Habi Baby, directeur de publication du journal Caravane, a été détenu pendant une semaine.
28 mars 2012: | Omar Ouahmane, journaliste à Radio France |
29 mars 2012: | Cinq journalistes de l'Associated Press |
12 mai 2012: | Biram Fall, rédacteur en chef du journal Le Prétoire |
15 mai 2012: | Saouti Labass Haïdara, directeur de publication de L'Indépendant |
12 juin 2012: | Habi Baby, directeur de publication de Caravane |
15 novembre 2012: | Moctar Barry, reporter de Droit Libre TV |
1 décembre 2012: | Fadoul Abderazak et Salihu Awalu d'Al-Jazeera |