La liberté de la presse au cœur des efforts de lutte contre la pauvreté

Les économistes et les politologues reconnaissent que la liberté de la presse est essentielle au développement et à la démocratie. Par Robert Mahoney

 

La liberté de la presse au cœur des efforts de lutte contre la pauvreté

Par Robert Mahoney

Umar Cheema, journaliste pakistanais, faisait souvent des articles sur l’armée. Un soir des hommes encagoulés l’ont extrait de sa voiture et pendant six heures il a fait l’objet de torture, d’humiliation sexuelle et de menaces ; ils lui ont clairement indiqué d’arrêter ces reportages. Cheema a non seulement refusé d’arrêter d’écrire, mais il a aussi rendu public son calvaire. « Je voulais faire savoir à tout le monde que je n’avais pas cédé à la menace », a-t-il déclaré dans son commentaire à la suite de son agression de 2010. « Je n’ai rien fait de mal, et cette conviction me rendait plus fort », a-t-il ajouté. Le Comité de protection des journalistes (CPJ) lui a décerné le Prix International de la liberté de presse en 2011.

L’agression l’a poussé à faire plus de reportages, et, en décembre 2012, il a mis sur pied le Centre du journalisme d’investigation au Pakistan. Pour célébrer l’inauguration, il a publié une liste de députés qui n’ont pas payé d’impôts, déclenchant ainsi un débat politique houleux. Malgré son succès après la divulgation d’actes répréhensibles et de corruption – on pourrait même dire pour cette raison – Cheema a peu d’alliés nationaux puissants ou des bailleurs de fonds pour mener à bien son travail.

Des Umar Cheema il y en a dans presque tous les pays, enquêtant sur les titres fonciers, les comptes de sociétés, et les registres publics, dans le but d’obliger les gouvernements et les entreprises à rendre compte et à servir l’intérêt public. Mais beaucoup sont sous-financés et exposés. Ils sont l’objet de harcèlement, de menaces, ou de licenciement. Un nombre croissant est emprisonné, et beaucoup sont tout simplement assassinés.

Le travail et le rôle plus général des journalistes et des organes de presse comme voix des pauvres et des couches les plus défavorisées, pourvoyeurs d’informations et d’idées, forum pour la politique et la culture, et moteur de changement est reconnu par les économistes et les politologues comme vital pour le développement économique et la démocratie.

Mais les institutions multilatérales, que ce soit l’Organisation des Nations Unies ou la Banque mondiale, ainsi que les pays occidentaux donateurs et les organismes privés, ont un bilan mitigé dans l’offre d’appui soutenu, de protection et d’investissement dont les journalistes dans les pays ou régions répressifs ou pauvres ont besoin.

A l’aube de ce millénaire, les dirigeants du monde se sont engagés à améliorer la santé et le bien-être d’une grande partie de l’humanité d’ici à 2015 et ont convenu de huit objectifs pour ce faire. La liberté de la presse ne faisait pas partie de ces objectifs, pas plus que la gouvernance démocratique et la reddition de compte, que sous-tend la liberté de la presse.

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont crédités par certains économistes d’aider à mobiliser le soutien pour l’aide au développement à l’étranger, qui a connu une très forte hausse entre 2001 et la crise financière de 2008. Cette hausse a contribué à sortir environ 500 millions de personnes de l’extrême pauvreté, bien que certains économistes affirment que l’essor économique de la Chine a été un facteur aussi important dans ce succès que l’accroissement de l’aide.

Quelles que soient leurs réalisations, les huit objectifs ont été dépassés, notamment par l’explosion des technologies de communication, et la prise en compte des aspirations des populations. Selon un sondage effectué par les Nations Unies sur plus d’un demi-million de personnes dans le monde en 2013, les citoyens veulent que l’ONU se focalise sur la promotion de gouvernements ouverts et réceptifs, qu’ils ont classée comme priorité derrière la nourriture et les soins de santé.

Cependant, avoir des politiciens, des responsables gouvernementaux et des hommes d’affaires honnêtes, n’est pas chose facile, surtout dans les pays pauvres où les institutions, la société civile et l’État de droit sont faibles. Le rôle joué par les journalistes et les blogueurs habilités par les nouvelles technologies dans l’amélioration des conditions des citoyens ordinaires n’a jamais été aussi clair, et le prix que certains d’entre eux en paient de par leurs vies ou leur liberté n’a jamais été aussi élevé. Les institutions internationales et régionales qui favorisent le développement économique ou la sécurité sont de plus en plus conscientes du rôle des journalistes en tant que défenseurs des droits humains, indispensables à la promotion de gouvernement transparent et responsable.

Cette prise de conscience est manifeste dans un rapport commandité par l’ONU et fait par 27 dirigeants et experts politiques de premier plan, ce rapport a été perçu par les défenseurs de la liberté comme une occasion de mettre la liberté de la presse dans l’agenda des Nations Unies.

Le rapport sur le programme de développement de l’après-2015 publié en mai 2013 par le panel de haut niveau composé d’éminentes personnalités, prévoit des moyens pour mettre fin à l’extrême pauvreté. Le rapport, intitulé « Un nouveau partenariat mondial: l’éradication de la pauvreté et la transformation des économies par le bais du développement durable » a, entre autres objectifs, recommandé la promotion de la « bonne gouvernance et des institutions efficaces ». Pour atteindre ces objectifs, deux conditions nécessaires ont été identifiées par les dirigeants: « assurer aux personnes la liberté d’expression, d’association et de manifestation pacifique et l’accès aux médias indépendants et à l’information » et « garantir le droit du public à l’information et l’accès aux données officielles.

« Ce rapport vient à point nommé », a écrit James Deane, directeur de la politique et de l’apprentissage à la BBC Media Action, l’organisation internationale de développement de la BBC. « Il présente un nouvel agenda ambitieux qui fournit un cadre global pour répondre à un ensemble de défis de développement immenses. Pour ce faire, les questions de gouvernance et de droits, y compris la liberté des médias, ont été mises au centre plutôt qu’à la périphérie de l’agenda, chose qui ne s’était jamais produit auparavant », a-t-il souligné.

Le panel, qui était dirigé par David Cameron, Premier ministre britannique, et les présidents Su silo Bambang Yudhoyono de l’Indonésie et Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, a également préconisé une « révolution de l’information » pour un accès des citoyens aux informations et statistiques et leur mise à disposition par les gouvernements.

« Je suis très heureux que nous ayons élargi les frontières », a déclaré l’auteur principal du rapport, Homi Kharas de la Brookings Institution, un groupe de réflexion sur les politiques publiques. « La presse a un rôle extrêmement important à jouer … dans la demande de comptes aux autorités et aux entreprises privées » a-t-il déclaré au CPJ.

Il est maintenant bien établi dans la communauté du développement que la liberté de la presse va de pair avec la gouvernance démocratique. Mais il n’en va pas toujours ainsi, comme l’attestent les omissions flagrantes dans la première série d’objectifs de l’ONU en 2000.

La Banque mondiale a commencé à considérer la liberté de la presse dans ses évaluations dans les années 1990. « Nous avons montré le rôle important joué par la corruption dans le développement économique », a déclaré l’économiste Daniel Kaufmann, président de la Revenue Watch Institute, qui a travaillé à la Banque mondiale sous plusieurs casquettes, y compris en tant qu’économiste en chef.

Cependant, au fil des ans, un certain nombre de pays autoritaires ont été gênés par le fait que la banque ait mis l’accent sur la gouvernance. Daniel Kaufmann a ajouté qu’il y a eu « refoulement » par les États économiquement puissants antipathiques aux politiques de promotion de la liberté de la presse et de la responsabilité, et qui, dit-il, ont rendu la mise en œuvre d’une politique globale difficile.


Les journalistes comptent sur ​​l’appui institutionnel pour faire du journalisme de veille qui garantit une démocratie solide. Parmi ces conditions, il y a la primauté du droit, des institutions étatiques fonctionnelles, un pouvoir judiciaire indépendant, l’accès à l’information, et une société civile forte.

Certains de ces éléments étaient effectifs dans quelques pays d’Europe orientale, notamment la Pologne et la République tchèque, dans les années qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique, et la liberté de la presse et la bonne gouvernance ont fait d’importants progrès dans les deux pays. Après que l’Indonésie s’est affranchie du joug du président Suharto, la presse a joué un rôle important dans la marche du pays vers plus de démocratie.

C’était également le cas en Afrique du Sud postapartheid. Depuis que Nelson Mandela a quitté le pouvoir, cependant, certains fonctionnaires et hommes d’affaires cherchent à dissimuler la corruption ou l’incompétence, et des groupes de médias et des militants des droits de l’Homme ont dû céder face aux menaces d’atteinte à la liberté d’expression et l’accès à l’information.

« De nombreux États nouvellement libres ou nouvellement démocratiques célèbrent la liberté de la presse, souvent parce que des reportages courageux les ont aidés à devenir libres », a déclaré au CPJ Brendan Boyle, rédacteur en chef sud-africain. « Mais beaucoup de ces mêmes États et gouvernements se retournent contre les mêmes journalistes et médias, alors que la réalité de la transformation de leurs sociétés commence à y mordre et les médias font des rapports sur leurs défaillances », a-t-il ajouté.

Alors qu’il état rédacteur en chef du Daily Dispatch à l’est de Londres, Boyle avait deux jeunes journalistes qui enquêtaient sur la corruption et la mauvaise gestion dans les foyers scolaires en Afrique du Sud. L’éducation est un secteur privilégié de la stratégie des OMD. Ses journalistes ont remporté le Prix africain du journaliste pour 2013 décerné par CNN. « Les reportages ont conduit à des améliorations, mais aussi ont causé l’interdiction ce mois-ci de la couverture des examens de fin d’année pour les élèves en dernière année », a ajouté Boyle, qui depuis lors est directeur de la rédaction du Sunday Times d’Afrique du Sud.

Pendant des décennies, les dirigeants autoritaires des pays émergents ont essayé de promouvoir le « journalisme de développement » qui, insistent pour que les journalistes mettent l’accent sur les informations positives au nom de la promotion économique. Cela est devenu manifeste en Afrique, où le poids économique et politique croissant de la Chine a débordé sur le journalisme. Des autocrates de la Gambie à l’Éthiopie louent leurs propres versions d’un modèle de développement des médias chinois, affirmant que le journalisme d’investigation critique embêtant ou le journalisme « socialement irresponsable » nuit à l’économie, sape la stabilité, et dissuade les investisseurs étrangers. Le Parlement ougandais a encore un projet de loi qui pourrait pénaliser tout reportage que les autorités jugent comme du « sabotage économique ».

Ce choix erroné entre le développement et la liberté de la presse a été avancé par des autocrates dans la majeure partie du temps imparti pour la réalisation des objectifs du millénaire. Cet argument a été écarté par le rapport du panel de haut niveau qui place la gouvernance démocratique au cœur de toute campagne de lutte contre la pauvreté et reconnait le rôle important de la presse libre pour les atteindre.

«La liberté de presse comme baromètre formel de la bonne gouvernance avec des liens potentiels à l’évaluation du risque de l’investissement aiderait non seulement à protéger les journalistes et les publications, mais aussi à protéger les sociétés des gouvernements incapables ou peu enthousiastes à protéger et à servir leur peuple », a déclaré Boyle.

La confrontation du discours économique avec les droits peut être dangereux et souligne la nécessité d’une approche globale et internationale pour défendre les journalistes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: beaucoup de journalistes, soit 232 dans le monde entier, étaient derrière les barreaux en 2012 ; c’est le nombre le plus élevé depuis 1990, l’année où le CPJ a commencé à faire le recensement annuel des journalistes emprisonnés. Au cours des 15 dernières années, les assassinats de journalistes tués dans l’exercice de leur fonction ont augmenté, en moyenne plus de 47 décès par an.

La capacité ou la volonté des États de poursuivre en justice ceux qui assassinent des journalistes et d’autres défenseurs des libertés civiles fait défaut de façon significative. L’indice mondial de l’impunité du CPJ montre que des centaines de cas de meurtre impliquant des journalistes restent sans suite judicaire et que 26% des personnes tuées faisaient des reportages sur des cas présumés de corruption. Menacés de préjudice, et non protégés par les autorités, de nombreux journalistes ont tout simplement fui. Le nombre de journalistes en exil, soit par crainte de persécution ou d’emprisonnement au Sri Lanka ou en Éthiopie, ou par crainte d’être tué en Syrie ou en Somalie, augmente de plus en plus.

En dépit de quelques réussites dans les pays qui ont secoué le régime autocratique, l’environnement global pour le journalisme critique ne s’est pas amélioré au cours des dernières années. Freedom House, la fondation de Washington qui fait la promotion de la démocratie, publie un indice de liberté de la presse mondiale qui, en moyenne, stagne depuis le milieu des années 1990. Le pourcentage de pays que la Freedom House juge libre a chuté de 39 à 35 dans la décennie après 2000.

« La dernière décennie a été essentiellement une décennie perdue en termes de liberté de la presse dans le monde entier », a déclaré l’économiste Daniel Kaufmann.

Les raisons du recul de la liberté de la presse et de la hausse de la mortalité et l’emprisonnement de journalistes sont complexes. Ce domaine nécessite une analyse intellectuelle plus rigoureuse et de meilleurs diagnostics, selon les experts du développement des médias interrogés pour cet article.


La technologie a permis aux journalistes et blogueurs d’auto-publier, mais les gouvernements autoritaires ont vite appris à transformer la même technologie en un outil de censure et de traque des journalistes critiques. Les frais d’entrée dans l’industrie de l’information ont été réduits au point que n’importe qui disposant d’un smartphone peut être un journaliste et éditeur. Cela a considérablement augmenté le nombre de personnes en mesure de rapporter les événements, en particulier dans les zones de conflit et des milieux répressifs, augmentant ainsi le nombre de journalistes en difficulté.

Les journalistes eux-mêmes et les groupes de développement des médias ont poussé les Nations Unies à faire davantage pour protéger les journalistes, à partir de 2006 avec l’adoption de la résolution 1738 du Conseil de Sécurité, qui a souligné le statut civil ainsi que la protection due aux journalistes couvrant les conflits. Depuis lors, ces groupes ont exhorté l’ONU à intégrer la protection des journalistes dans un cadre plus large.

En mai 2013, cela a porté ses fruits sous la forme d’un plan d’action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. Le plan prévoit la mise en place d’un nouveau mécanisme interinstitutionnelle des Nations Unies pour évaluer la sécurité des journalistes, pour plus de pouvoirs pour le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’expression, et l’aide aux États membres en faveur de l’adoption d’une loi nationale visant à poursuivre les assassins de journalistes. Il envisage des partenariats entre l’ONU et les organismes de défense de la sécurité des journalistes avec l’organisation de campagnes mondiales de sensibilisation. Il préconise également l’élaboration de procédures d’intervention d’urgence pour les journalistes sur le terrain et de dispositions relatives à la sécurité de la presse dans les zones de conflit.

Mais même cette victoire n’a pas été facile et témoigne des énormes obstacles à surmonter dans une entité multinationale sur laquelle les États membres soupçonnant les médias indépendants exercent une certaine influence. L’adoption de ce plan était douteux pendant un certain temps après que le Pakistan, l’Inde et le Brésil, qui ont pendant longtemps enregistré des niveaux élevés de violence contre des journalistes, se sont opposés à certaines dispositions. Après la pression du CPJ et d’autres organisations, le Brésil a cédé et a soutenu le plan.

Les défenseurs de la liberté d’expression se préparent maintenant pour ce qui sera sans doute une rude bataille pour l’application de l’objectif du panel sur la liberté de la presse à travers les manœuvres politiques de l’ONU et dans le cadre définitif. Les 12 objectifs du panel et les 54 objectifs nationaux y afférents ne sont que l’un des nombreux rapports qui seront déposés sur le bureau du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon en fin 2014. Ces rapports seront synthétisés dans un document, qui sera le point de départ de la politique inter- gouvernementale qui se terminera par un sommet spécial en Septembre 2015 pour se mettre d’accord sur le document final.

« Je ne veux pas être trop simpliste, mais, sur la question de la liberté de la presse, les pays qui s’y opposent chez eux vont être nos principaux pourfendeurs sur cet agenda », a déclaré un diplomate britannique à la mission de l’ONU à New York et spécialiste sur la question.

Jan Lublinski, directeur de la recherche et du développement au DW Akademie, une agence de développement des médias affiliée à la chaîne allemande Deutsche Welle, est de cet avis. « Il ne sera pas facile de convaincre les régimes autoritaires de s’engager dans un tel programme », a-t-il déclaré au CPJ.

Jan Lublinski et ses collègues ont déjà commencé à spéculer sur la forme que pourrait avoir le cadre. « Il serait plus facile de définir et de s’accorder sur une nouvelle série d’objectifs de développement sans mention explicite de la liberté d’expression, du droit à l’information et aux médias », notent-ils dans un document de travail. « Mais un tel choix impliquerait également d’éviter une réponse aux défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui. Un nouvel agenda des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui met l’accent seulement sur ​​la pauvreté, la santé, l’environnement, l’égalité des sexes et l’éducation, négligerait les éléments essentiels des droits de l’Homme ainsi que les processus de gouvernance avec toute leur influence probable sur les autres secteurs de développement », ont-ils souligné.

Homi Kharas, auteur principal du rapport du panel, pense qu’il est trop tôt pour spéculer sur la nature de la langue du document final. Il suggère aux partisans de faire valoir non seulement l’efficacité de la liberté de la presse comme un instrument de développement économique, mais aussi de souligner que la liberté d’expression est un droit humain fondamental garanti par les principes fondateurs de l’ONU et consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme .

Guy Berger, directeur de la Division pour la liberté d’expression de l’UNESCO, fait écho de l’argument des droits de l’Homme : « Si la liberté de la presse n’est finalement pas reconnue dans l’agenda 2015, ce serait une occasion manquée pour une compréhension très bien harmonisée et pratiquement efficace du développement centrée sur les droits de l’Homme » a-t-il déclaré au CPJ. « En fait, la reconnaissance du rôle important des médias libres dans le rapport est beaucoup plus grande que celle de l’Internet et des TIC », a-t-il dit, se référant aux technologies de l’information et de la communication. « En traitant le développement comme un processus axé non pas sur la technologie mais sur l’homme, la question des droits est inséparable de la notion de développement », a-t-il ajouté.

Cet argument selon lequel la liberté de la presse est un droit humain fondamental se perd parfois dans la manœuvre diplomatique et les contorsions sur libellées derrière les accords de l’ONU, mais c’est un argument que les journalistes et leurs alliés devront défendre.

« C’est le moment pour le plaidoyer », a déclaré le diplomate britannique à l’ONU. « Je pense que c’est l’un des éléments les plus controversés de ce rapport et n’a absolument aucune garantie de figurer dans le cadre définitif. … Si nous le voulons dans le cadre définitif, nous et les autres États membres ayant les mêmes idées et organisations de la société civile devrons nous battre assez fort pour son inclusion ».

Quel que soit le document qui sera finalement rédigé à New York, les journalistes comme Umar Cheema continueront à explorer les recoins obscurs de la société pakistanaise, souvent avec des ressources et une protection limitées de l’État, parce que c’est ce que les journalistes font.

« Je sens encore la force de la vérité, et elle guide mes actions maintenant. J’essaie d’être de plus en plus objectif, et quand on est objectif, la moitié sa peur se dissipe », a-t-il dit, sachant que de nombreux journalistes courageux ont été réduits au silence pour de bon au cours des dernières années.

Robert Mahoney est le directeur adjoint du CPJ. Il a travaillé comme journaliste, rédacteur en chef, et chef du bureau de Reuters à travers le monde. Robert Mahoney a dirigé des missions du CPJ dans les points chauds du monde, de l’Irak au Sri Lanka.


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