Le gouvernement du président Yahya Jammeh resserre son étau contre la presse indépendante déjà affaiblie par les détentions arbitraires, les poursuites pénales, et l’adoption d’une législation plus répressive. L’Agence nationale de renseignement a détenu arbitrairement pour une durée illimitée, au moins trois journalistes. L’un des journalistes était toujours en détention à la fin de l’année. Les autorités ont annoncé leur intention de réintroduire la loi sur la réglementation de la presse, – mise en place d’une Commission des Médias -gérée par le gouvernement, et la pénalisation de la dissidence en ligne- en adoptant une loi qui impose une lourde peine d’emprisonnement à toute personne vivant dans le pays ou à l’étranger, qui se servirait d’Internet pour critiquer les autorités publiques. Aucune nouvelle information n’a filtré sur le sort du journaliste Ebrima “Chief” Manneh, qui a disparu après avoir été arrêté, il y a sept ans, par des agents de l’agence de renseignement. Pendant plusieurs années, le gouvernement a fait des annonces contradictoires sur son lieu de détention et son état de santé, et a ignoré les appels de la communauté internationale pour sa libération.
Gambie
» Détentions arbitraires et harcèlement réduisent la presse au silence.
» Le gouvernement durcit les lois pénales contre la presse et Internet.
Le gouvernement du président Yahya Jammeh resserre son étau contre la presse indépendante déjà affaiblie par les détentions arbitraires, les poursuites pénales, et l’adoption d’une législation plus répressive. L’Agence nationale de renseignement a détenu arbitrairement pour une durée illimitée, au moins trois journalistes. L’un des journalistes était toujours en détention à la fin de l’année. Les autorités ont annoncé leur intention de réintroduire la loi sur la réglementation de la presse, – mise en place d’une Commission des Médias -gérée par le gouvernement, et la pénalisation de la dissidence en ligne- en adoptant une loi qui impose une lourde peine d’emprisonnement à toute personne vivant dans le pays ou à l’étranger, qui se servirait d’Internet pour critiquer les autorités publiques. Aucune nouvelle information n’a filtré sur le sort du journaliste Ebrima “Chief” Manneh, qui a disparu après avoir été arrêté, il y a sept ans, par des agents de l’agence de renseignement. Pendant plusieurs années, le gouvernement a fait des annonces contradictoires sur son lieu de détention et son état de santé, et a ignoré les appels de la communauté internationale pour sa libération.
Des agents du service national de renseignement ont arrêté Pa Sulay Jadama le 20 juin au tribunal de première instance de Banjul. Le photographe indépendant avait pris des photos d'un ancien avocat et d’un ancien procureur général, à l'extérieur du tribunal où ils ont été jugés pour des infractions pénales.
Jadama a été détenu au secret pendant six jours, ce qu’ont nié les agents qui l'ont libéré le 26 juin. Des agents qui ont, par ailleurs saisi la carte mémoire de son appareil photo et lui ont demandé de garder le silence sur sa détention.
3 jours | Abdoulie John, rédacteur en chef du site web d’information Jollof News, a été arrêté le 7 janvier et détenu pendant trois jours. Selon des journalistes locaux, Jollof News, qui est bloqué au niveau national, a souvent publié des articles critiques pour le gouvernement. |
22 jours | Fatou Camara, une animatrice de télévision et journaliste radio, a été arrêtée le 17 septembre et accusée d'« espionnage et atteinte à la sécurité nationale » à la suite d’allégations l’accusant d’avoir « transmis des informations critiques envers le président, Jammeh, aux médias internationaux». Elle a été libérée le 10 octobre. |
En juillet, le parlement gambien a adopté un amendement à l'article 173 de la Loi de 2009 portant sur l'information et la communication, qui prévoit une peine d’emprisonnement de 15 ans et une amende de 3 millions de dalasis (soit 100.000 dollars américains ) contre toute personne reconnue coupable d'utiliser Internet pour critiquer les autorités gouvernementales.
Cette loi punitive s’étend à un large éventail d'activités, y compris les critiques en ligne, les caricatures et la satire. Les sanctions s'appliquent aussi bien aux personnes vivant dans le pays qu’à l’étranger.
Article 173A | Il est interdit de diffuser de fausses nouvelles sur le gouvernement ou des autorités publiques ; |
Article 173B | Il est interdit de diffuser des informations qui incitent à l'insatisfaction ou à la violence contre le gouvernement ou les autorités publiques ; |
Article 173C | Il est interdit produire des caricatures, de commettre des abus ou de faire des déclarations désobligeantes envers la personne ou le personnage d’une autorité publique; |
Article 173D | Il est interdit d’imiter toute autorité publique. |
En avril, le parlement a amendé le code pénal du pays dans le but de durcir les sanctions contre les infractions existantes. Selon le nouveau code, les journalistes risquent jusqu'à cinq ans de prison pour la publication de toute information que les autorités considèrent fausse.
Selon des recherches effectuées par le CPJ, l’amendement, qui porte également sur des comportements perçus comme répréhensibles, entre dans le cadre d’une série d’infractions générales, rédigées en termes suffisamment vagues pour que les autorités puissent les interpréter pour sanctionner le travail journalistique légitime,
Loi portant sur l'Enregistrement des Journaux (2004)
Loi modifiant la Loi sur les Journaux (2004)
Loi modifiant le du Code Pénal (2013)
Loi modifiée portant sur L'information et la Communication (2013)
Des agents de l’Agence nationale de renseignement ont arrêté le 7 juillet 2006 en salle de rédaction, Ebrima “Chief” Manneh, un ancien journaliste du Daily Observer. Depuis son arrestation, il n‘a toujours pas donné signe de vie..
Les autorités ont fourni des informations contradictoires et incomplètes sur la situation du journaliste. Elles ont nié avoir connaissance de son lieu de détention, en dépit de témoins oculaires et des appels de la communauté internationale demandant sa libération.
6 avril 2009 | le procureur général Marie Saine Firdaus nie la détention de Manneh par le gouvernement. |
16 mars 2011 | Jammeh fait référence à la « mort » de Manneh : « Le gouvernement n'a rien à voir avec la mort de Chief Manneh». |
20 septembre 2011 | le vice-président Isatou Njie- Saidy déclare au CPJ : «Nous ne l'avons pas arrêté. ... Nous ne savons pas - Je ne peux pas répondre, parce que je ne sais pas. ... Il y a des gens qui meurent dans le désert. Tout peut arriver à n'importe qui ». |
6 octobre 2011 | Le ministre de la Justice Edward Gomez déclare que Manneh est vivant: «Je peux vous dire que Ebrima Chief Manneh est vivant ». |
22 mai 2012 | Yankuba Sonko, l'inspecteur général de la police, affirme que Manneh est vivant et qu’il serait en Amérique : « Les dernières informations que nous avons reçues d'Interpol indiquent qu'il a été aperçu en Amérique, et c'est tout » |