Attaques contre la presse en 2010: Analyse Afrique

À travers l’Afrique, les gouvernements criminalisent le journalisme d’investigation

Le président sortant de la Cote d'Ivoire Laurent Gbagbo, qui s'accroche au pouvoir après une dispute post-électorale, parle aux journalistes au sortir d'un bureau de vote d'Abidjan (AFP/Issouf Sanogo)
Le président sortant de la Cote d’Ivoire Laurent Gbagbo, qui s’accroche au pouvoir après une dispute post-électorale, parle aux journalistes au sortir d’un bureau de vote d’Abidjan (AFP/Issouf Sanogo)

Par Mohamed Keita

À travers l’Afrique, l’émergence du journalisme d’investigation et l’absence de lois effectives sur l’accès à l’information ont établi une trajectoire de collision dans laquelle les autorités, déterminées à voiler leurs activités, opèrent agressivement pour démasquer les sources confidentielles des journalistes et criminaliser la possession de documents administratifs divulgués dans la presse. Du Cameroun au Kenya, de l’Afrique du Sud au Sénégal, les représailles gouvernementales ont abouti à des emprisonnements, à des actes violences, à des menaces et au harcèlement judiciaire. Au moins deux décès suspects, notamment ceux d’un directeur de publication et d’une source confidentielle, ont été signalés sur fond de représailles gouvernementales contre le journalisme d’investigation.

ATTAQUES CONTRE LA PRESSE EN 2010
Préface
Introduction
Analyse sur L’Internet
Analyse Afrique
Afrique du Sud
Angola
Cameroun
Ethiopie
Nigeria
RDC
Rwanda
Somalie
Ouganda
Zimbabwe
En bref

La région est entrée dans une ère de «nouveaux défis pour le pouvoir de l’Etat», dans laquelle les citoyens et la presse s’interrogent–plus qu’à aucun autre moment depuis l’accession de nombreux pays africains à l’indépendance il ya un demi-siècle–sur l’utilisation des fonds publics, a déclaré Ayesha Kajee, directrice exécutive de Freedom of Expression Institute, une organisation basée en Afrique du Sud qui œuvre contre la censure et en faveur de la liberté de l’information. «Le public voit d’énormes écarts entre la majorité et l’élite, notamment à travers le journalisme d’investigation qui dévoile la corruption, le népotisme et le clientélisme » dit-elle. Cependant, de nombreux gouvernements sont déterminés à réprimer le journalisme d’investigation, a-t-elle souligné.

Dans une telle lutte, l’enjeu est de taille. C’est en partie à travers les médias d’information que les bailleurs de fond et les investisseurs internationaux évaluent la bonne gouvernance, les droits de l’homme et la gestion des profits issus de l’exploitation des ressources. Cependant, vu le peu d’informations gouvernementales mises à la disposition du public, les journalistes africains sont souvent contraints à recourir à des sources confidentielles et aux documents divulgués. « Lorsque vous envoyez un protocole d’interview, au lieu d’une réponse, vous obtenez un silence méprisant », a déclaré Jean-Bosco Talla, un journaliste chevronné qui jouit de 20 ans de carrière dans la presse camerounaise. «Trop souvent, lorsque nous publions quelque chose, les personnes concernées nous appellent non pas pour nier [les détails], mais pour demander qui nous a donné les informations. Elles nous menacent », a-t-il dit

Et ces menaces peuvent être mises à exécution.

Par exemple, en février, Laurent Esso, ministre d’État secrétaire général de la présidence du Cameroun et président du conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), a ordonné aux agents de renseignement d’arrêter quatre directeurs de publication de journaux après avoir reçu leur correspondance qui contenait une série d’interrogations sur le contenu d’un présumé mémorandum confidentiel provenant de son bureau (lequel était joint a la correspondance). Les journalistes enquêtaient sur le contenu du document, présenté comme une note confidentielle signée par M. Esso en juin 2008 ordonnant le décaissement irrégulier d’1,3 milliards de francs CFA (2,6 millions de dollars américains) de « commissions » au profit de trois fonctionnaires de la SNH comme primes pour leurs rôles dans l’achat d’un bateau-hôtel pour l’autorité pétrolière, selon les médias locaux et des recherches du CPJ. L’un des journalistes, Simon Hervé Nko’o, a affirmé que les agents de sécurité l’ont torturé pour l’obliger à révéler sa source au cours d’une semaine de détention au secret. Craignant une autre arrestation, il a fui en exil après sa libération. La police judiciaire a par la suite arrêté les 3 confrères de Nko’o sous des accusations de « falsification » de document mais l’un d’entre eux, Germain Cyrille Ngota Ngota, est mort en détention préventive. Quant aux deux autres directeurs de publication, ils ont passé neuf mois en détention préventive sous les mêmes accusations. Esso n’a fait aucun commentaire public sur les allégations, ni répondu à la demande du CPJ pour un commentaire sur cette affaire.

« La gestion des hydrocarbures est vraiment opaque. La SNH publie certaines données, mais elle ne révèle que ce qu’elle souhaite», a dit Roland Tsapi, un journaliste local.

 

Le droit de chercher, de recevoir et de diffuser des informations est consacré par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration de principes sur la liberté d’expression en Afrique. Il est également reconnu par les constitutions nationales de l’écrasante majorité des pays africains. Pourtant, seuls sept pays africains, notamment, l’Afrique du Sud, le Liberia, le Sierra Leone, l’Angola, l’Ouganda, l’Éthiopie et le Zimbabwe, ont promulgué des lois garantissant l’accès public à l’information gouvernementale. Même dans ces pays, peu d’informations sont fournies en réalité, selon des recherches du CPJ. « La plupart des pays n’ont pas de clauses relatives à l’accès à l’information dans leurs constitutions. Par ailleurs, lorsque de telles clauses existent, il n’y a pas de loi d’habilitation qui stipule les procédures. Leur mise en œuvre et leur application deviennent ainsi problématiques », a déclaré Pansy Tlakula, rapporteur spécial de l’Union africaine sur la liberté d’expression.

Dans certains pays, l’accès à l’information est plus restreint. En mars, le ministre sud-africain de la Sécurité, Siyabonga Cwele, a introduit un restrictif « projet de loi sur la protection de l’information ». En vertu de ce projet de loi, les fonctionnaires et les organismes d’État auront le pouvoir illimité de classer des données publiques ou commerciales comme secrètes pour des raisons d’ « intérêt national » vaguement définies, selon des recherches du CPJ et des experts juridiques. Les intérêts nationaux incluraient, par exemple, des « informations sur des enquêtes criminelles ». Le projet de loi mettrait les journalistes dans l’obligation de prouver « l’intérêt public » pour justifier la déclassification de toute information. Les journalistes ainsi que d’autres personnes jugées coupables de divulgation non autorisée d’informations officielles ou classifiées pourraient être condamnés jusqu’à 25 ans de prison. Certains observateurs ont dit que ce projet de loi, qui était en instance à la fin de l’année, était une réplique du Congrès national africain (ANC) au pouvoir face à une série de scandales de dépenses excessives du gouvernement qui avaient été dévoilées par la presse à partir de fuites de données officielles.

Les journalistes et leurs sources ont été également pris pour cible alors que l’Afrique du Sud s’apprêtait à accueillir la Coupe du Monde 2010. Le gouvernement, déjà sur la défensive face a de nombreux détracteurs doutant de son incapacité à lutter contre la criminalité, a exercé une pression énorme sur Ben Saidi et Mpho Lakaje, respectivement directeur de publication et reporter de la chaîne eTV. Ces journalistes avaient refusé de révéler l’identité de deux hommes masqués qui avaient déclaré dans une interview télévisée en janvier dernier qu’ils avaient l’intention de voler les touristes pendant les matchs du tournoi à Soweto.

« La police avait annoncé une campagne de lutte contre la criminalité: elle a dit qu’elle combattrait le feu par le feu. Nous avons décidé d’interviewer des criminels pour savoir s’ils prenaient au sérieux les déclarations de la police ou s’ils estimaient qu’en réalité ca resterait du train-train habituel », a déclaré Saidi au CPJ. Les autorités, réagissant à ce qu’elles voyaient comme une mauvaise publicité, ont interrogé les journalistes pendant plusieurs heures et publiquement menacé de les inculper en vertu d’une disposition de la Loi de procédure pénale de la période d’apartheid, une loi traditionnellement utilisée pour contraindre les témoins récalcitrants dans les affaires pénales. Saidi a déclaré que les journalistes ont refusé de révéler leurs sources, mais l’affaire a abouti à une tragédie. Un homme qui a participé à la réalisation de l’interview, Lucky Phungula, a été retrouvé mort dans sa maison quelques jours plus tard, victime d’un empoisonnement. La police a conclu qu’il s’agissait d’un suicide, indiquant que Phungula avait laissé une note disant qu’il craignait d’être exposé.

Bewyn Petersen, vice-président du Conseil de presse d’Afrique du Sud, a déclaré que les implications étaient profondes, écrivant dans une chronique du journal Business Day que «cela peut pousser les journalistes à s’empêcher de se mettre dans de pareilles situations à l’avenir et même mettre leur vie en danger».

Non seulement les gouvernements de la région n’assurent pas l’accès à l’information publique, mais aussi ils ne fournissent aucune protection juridique pour les sources confidentielles d’information, exposant ainsi les journalistes et leurs sources à une intimidation illimitée. « Alors que le reste du monde commence à reconnaître le privilège journalistique de la protection des sources, l’Afrique n’a fait aucun progrès dans ce domaine, malgré l’adoption en 2002 de la Déclaration de principes sur la liberté d’expression en Afrique qui garantit la protection des sources du journaliste», a déclaré Peter Noorlander, directeur juridique de l’ONG Media Legal Defence Initiative basée au Royaume-Uni.

 

Evelyn Groenink, une journaliste d’investigation d’origine néerlandaise basée en Afrique du Sud qui a enquêté sur le trafic d’armes en Afrique australe, a déclaré que la presse de la région embrasse de plus en plus un modèle occidental de journalisme audacieux, même si de nombreux gouvernements s’accrochent à des pratiques postcoloniales pour dominer le flux de l’information. Le conflit est ainsi inévitable, dit-elle.

Au Kenya, la police a exercé une pression intense sur deux journalistes d’investigation qui ont mis à nu le recel d’indices contre un suspect recherché pour les attentats terroristes de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie.

Au départ, une source au sein de l’unité contreterroriste de la police nationale a fourni à Andrew Teyie et Maina Kamore, respectivement Chef de la rubrique Enquêtes d’investigation et reporter du journal The Star de Nairobi, des informations qui semblaient impliquer de hauts officiers de police dans la disparition d’une clé USB contenant des preuves contre Fazul Abdullah Mohammed, un membre présumé d’Al-Qaïda. Comme souvent, la source a été motivée par la frustration et un sentiment d’injustice, a déclaré Teyie au CPJ. La publication d’un article dévoilant cette affaire dans un numéro du The Star en date du 20 juin 2009 a conduit à la convocation des journalistes et de deux autres collègues par l’unité contre-terroriste où ils ont été soumis à des interrogatoires pendant plusieurs heures.

« Ils avaient clairement spécifié ce qu’ils voulaient. Ils voulaient savoir comment nous avons obtenu ces informations », a déclaré Teyie. Suite au refus de Teyie et Kamore de révéler leur source, les autorités ont retenu contre ces journalistes les chefs d’accusations d’outrage au tribunal, basées sur l’identification par l’article de trois personnes accusées de complicité avec Fazul Abdullah Mohammed. Les autorités ont indiqué que la divulgation de l’identité de ces personnes portait atteinte aux poursuites judiciaires qu’elles pourraient intenter contre ce membre présumé d’Al-Qaïda. Cette affaire était encore pendante à la fin de l’année 2010, selon Teyie. Fazul Abdullah Mohammed étaient également encore en cavale.

En Côte-d’Ivoire, la réticence du gouvernement à divulguer des informations concernant une enquête sur le détournement de capitaux qui étaient destinés aux producteurs locaux de cacao et de café, a poussé un jeune journal d’investigation à aller au fond des choses. Le gouvernement avait annoncé la fin de l’enquête en juin, la télévision d’Etat ayant montré le procureur Raymond Tchimou présentant le rapport au président Laurent Gbagbo. Mais le rapport lui-même a été caché au public, et Tchimou semblait réticent à divulguer les détails. Bien que deux douzaines de personnes aient été emprisonnées dans le cadre de l’enquête du gouvernement, aucun cas n’avait été jugé. « Cela semblait un peu bizarre et a attiré notre curiosité », a déclaré au CPJ Saint-Claver Oula, rédacteur en chef de l’hebdomadaire privé Le Nouveau Courrier. Après avoir obtenu une copie du rapport d’une source anonyme, ledit journal a publié un article d’investigation en date du 13 juillet, qui cité des extraits du rapport détaillant les conclusions des enquêtes révélant des délits de détournement de fonds, de surfacturation et de malversation.

Le procureur Tchimou a immédiatement convoqué Oula, ainsi que Stéphane Guédé et Théophile Kouamouo, respectivement rédacteur en chef, directeur de publication et directeur de rédaction du journal Le Nouveau Courrier, et exigé qu’ils révèlent leurs sources sous peine d’être jetés en prison pour « vol » de documents officiels. Suite au refus du trio de révéler leurs sources, le procureur les a emprisonnés pendant 13 jours et ordonné une descente de la police dans les locaux du journal. La police a emporté l’ordinateur portable d’Oula après une descente sans un mandat de perquisition.

Dans une affaire antérieure, le chef d’Etat major de l’armée Ivoirienne, le général Philippe Mangou, avait été biens plus catégorique. En janvier, il a convoqué Emmanuel Koré et Bakary Nimaga, respectivement rédacteur en chef et directeur de rédaction du quotidien Le Patriote, après la publication par le journal d’une copie d’une note confidentielle de son état major qui ordonnait à ses subordonnés de cibler les manifestants de l’opposition comme des ennemis de l’Etat. « La source qui a fourni ce document a jugé que de tels propos étaient dangereux pour l’unité nationale », a déclaré Nimaga au CPJ. Cependant, pour le général Mangou, Le Patriote avait franchi la ligne rouge. Il a menacé de faire une descente au journal et a prévenu les journalistes qu’il était « entré en guerre » contre eux. «C’est la dernière fois je vous préviens », a-t-il lancé, selon le journal.

 

Aujourd’hui, les gouvernements semblent plus déterminés à voiler leurs actions qu’à satisfaire aux exigences nationales et internationales en matière de transparence. L’ironie est que ces pratiques de gestion opaque encouragent le journalisme d’investigation. Dans certaines parties du continent, le «déficit démocratique» contribue à l’intransigeance du gouvernement, a déclaré Mukelani Dimba, un analyste de l’organisation Open Democracy Advice Centre basée en Afrique du Sud. Dans les pays sans partis d’opposition efficaces, dit-il, une presse indépendante « assume la posture de l’opposition, ou du moins elle est perçue comme telle ».

Le journalisme d’investigation se focalise sur la gouvernance à la base, telles que la prestation des services publics et l’utilisation des deniers publics. Lorsque la presse découvre une malversation, c’est une question sensible pour les gouvernements dépendants de l’aide et des investissements étrangers. Les récentes révélations de corruption au Sénégal, par exemple, ont fait que le pays a considérablement régressé dans l’Indice de perception de la corruption de Transparence International ces deux dernières années.

L’un des journalistes les plus connus du Sénégal, Abdou Latif Coulibaly, directeur de publication de l’hebdomadaire privé La Gazette, a été la cible de deux poursuites pénales pour des articles d’investigation. Après l’arrestation en mars d’un haut responsable de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) sous des accusations de détournement de fonds dans le cadre de la vente de la licence du troisième opérateur de téléphonie mobile au Sénégal, Sudatel, La Gazette publié en mai une série d’articles alléguant que d’autres fonctionnaires ont également tiré profit de la vente de cette licence pour un montant de 200 millions de dollars américains. Un responsable nommé dans cet article, le conseiller spécial du président de la République pour les Nouvelles technologies d’information et de communication, Thierno Ousmane Sy, a aussitôt déposé une plainte en diffamation contre La Gazette. Latif Coulibaly et deux collègues ont écopé d’une amende totale de 20 millions de francs CFA (soit 39.000 dollars américains), bien qu’ils aient fait appel.

Le père de Thierno Ousmane Sy, le ministre sénégalais de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, a alors introduit d’autres accusations pénales de «recel de documents administratifs » contre Latif Coulibaly, en relation avec un article publié en 2007 sur une affaire de corruption à la Loterie nationale sénégalaise (Lonase). Puisque des accusations similaires contre le journaliste avaient déjà été rejetées à la suite d’un premier procès, la plupart des observateurs ont vu les nouveaux chefs d’accusations comme des représailles. Cette affaire était encore pendante à la fin de l’année.

Loin de voir les révélations de la presse comme négatives, les bailleurs internationaux estiment que la publication d’informations sur la gestion gouvernementale comble le vide en matière de communication de données officielles. Même lorsqu’un pays souffre des conséquences négatives à court terme d’un article critiquant sa gestion, disent-ils, il a l’avantage d’être perçu comme une nation ayant une société transparente et une presse qui permet de contrôler le pouvoir.

«En Ouganda, la publication du budget alloué aux écoles a conduit à son augmentation», a déclaré l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Shantayanan Devarajan, dans une interview par courriel avec le CPJ. Anga Timilsina, coordonnateur du Programme mondial anti-corruption du PNUD visant l’efficacité du développement, a déclaré que le travail de veille de la presse accélère l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), huit objectifs de la lutte contre la pauvreté que les dirigeants du monde se sont engagés à atteindre d’ici 2015. «La presse a certainement un rôle à jouer pour l’atteinte des [objectifs] à travers une gamme d’activités … faire en sorte que les gouvernements et les donateurs soient réceptifs et qu’ils rendent compte de leurs engagements », a-t-il dit

En fait, des journalistes d’investigation de premier plan le ghanéen Anas Aremeyao Anas, également lauréat de plusieurs prix, ont eu des succès spectaculaires en clouant au pilori des auteurs d’actes de corruption, de violence envers les enfants et de trafic d’êtres humains. Comme la presse fait un travail d’investigation, a-t-il dit, elle a l’obligation de mettre l’accent sur le bien public et éviter toute fixation sur les personnalités politiques. « Vous les prenez la main dans le sac, mais vous leur donnez l’occasion de s’expliquer. Et dans leur explication, vous trouvez une solution. Par exemple : ‘je l’ai fait parce que le gouvernement ne nous paie pas bien’ », a déclaré Aremeyao, connu pour son journalisme d’infiltration.

Mohamed Keita est le coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ.

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