Dakar, le 16 juillet 2024 – Les autorités burkinabè doivent immédiatement mener une enquête exhaustive sur la disparition du chroniqueur Alain Traoré après que des hommes armés cagoulés prétendant être des agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR) ont enlevé Traoré, chroniqueur satirique de la station de radio privée Omega, à son domicile dans la capitale Ouagadougou le 13 juillet.
Depuis fin juin, trois autres journalistes, Serge Atiana Oulon, Kalifara Séré et Adama Bayala, ont disparu dans des circonstances suspectes.
« Les autorités burkinabè doivent enquêter de toute urgence sur la série de disparitions suspectes de journalistes, y mettre fin, assurer leur sécurité et faire en sorte que les personnes impliquées dans ces incidents effrayants répondent de leurs actes », a déclaré Angela Quintal, responsable du programme Afrique du CPJ, à New York. « Le fait qu’Alain Traoré a été enlevé par des hommes se présentant comme travaillant pour les forces de sécurité renforce l’urgence pour les dirigeants burkinabè de rétablir la vérité et de veiller à ce qu’il retrouve son domicile et sa salle de rédaction. »
Le 11 juillet, un tribunal administratif de Ouagadougou a annulé la décision prise le 19 juin par le Conseil supérieur de la communication (CSC), l’organe de régulation des médias, de suspendre la publication de L’Évènement, le journal dont Oulon est directeur de publication. Le tribunal a également ordonné au régulateur de verser au média 500 000 francs CFA ouest-africains (831 dollars) de dommages et intérêts.
Les appels et les messages du CPJ à Gildas Ouédraogo, directeur de la communication du CSC, et au porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouedraogo, sont restés sans réponse.