Rien à Déclarer : Conseils du CPJ aux journalistes qui franchissent une frontière américaine

L’Agence Américaine des Douanes et de la Protection des Frontières (CBP) a le pouvoir de fouiller les appareils électroniques sans mandat ni motif probable. Les groupes de défense des libertés civiles contestent ce pouvoir devant les tribunaux, mais les journalistes doivent être conscients que la pratique actuelle risque d’exposer les contacts, les sources d’approvisionnement et les documents de rapport contenus sur les ordinateurs portables, les téléphones et d’autres appareils.

Il n’est pas possible de donner des conseils uniformes sur la sécurité numérique aux personnes qui franchissent la frontière américaine parce que chaque personne a des besoins et des risques différents en matière de sécurité. Tous les journalistes devraient toutefois effectuer une évaluation approfondie des risques avant de voyager, en tenant compte du statut d’immigrant, des antécédents de voyage, de la raison de visiter les États-Unis et des données stockées sur leurs appareils.

Les journalistes, y compris les citoyens et les non-citoyens, devraient être conscients de leurs droits et savoir à quoi s’attendre s’ils sont arrêtés. L’Electronic Frontier Foundation dispose d’informations générales sur la façon de se préparer et ce à quoi s’attendre en voyageant à travers les aéroports et d’autres ports d’entrée aux États-Unis, qui se trouvent ici. Nous encourageons les journalistes qui prévoient se rendre aux États-Unis de l’examiner.

Les journalistes qui demandent la remise ou le déverrouillage d’appareils numériques contenant des documents confidentiels doivent informer les responsables que les médias ont l’obligation éthique de protéger les sources et les documents non publiés. Le CPJ est au courant de certains cas où des journalistes ont évité les fouilles d’appareils électroniques en demandant aux agents frontaliers d’appeler le conseil juridique de leur organisation médiatique ou en déclarant que l’appareil est la propriété de l’entreprise. Les journalistes devraient toutefois savoir que le refus de coopérer avec les demandes du CBP peut entraîner la poursuite des interrogatoires, des retards dans les déplacements, la confiscation du matériel ou, dans certains cas, le refus d’entrée aux États-Unis pour les non-ressortissants.

Les politiques mises à jour de CBP sur les recherches de périphériques électroniques stipulent que les agents ne sont pas autorisés à accéder intentionnellement aux données qui sont exclusivement stockées à distance (par exemple dans le Cloud) et devraient veiller à ce que la connectivité sans fil soit désactivée avant une recherche. Les politiques stipulent que les agents doivent avoir des soupçons raisonnables et un examen de supervision pour la plupart des « recherches avancées », dans lesquelles les agents connectent un appareil à un équipement externe dans le but de copier des informations ou de récupérer des fichiers cryptés ou supprimés.

Il est conseillé aux journalistes de voyager avec des appareils qui contiennent un minimum d’informations personnelles et professionnelles. Si possible, achetez du matériel électronique, tel que des téléphones et des ordinateurs portables, qui ne sont utilisés qu’à des fins de voyage. Vous ne devriez stocker que les informations et les coordonnées nécessaires à votre voyage sur ces appareils, et ces informations ne devraient pas vous mettre en danger ni vos sources.

Les journalistes devraient être conscients que les appareils contenant peu de données personnelles ou qui ont récemment été effacés peuvent être signalés comme suspects. Les journalistes doivent évaluer les risques avant de voyager et prendre des décisions en fonction de leur profil de risque.

Avant de voyager

À la frontière

Après la frontière

Les journalistes préoccupés par le traitement reçu à l’arrêt peuvent faire ce qui suit :

Le CPJ continue de documenter les affaires de perquisition ou de tentative de saisie de matériel journalistique. Les journalistes peuvent transmettre par courriel des détails sur leurs expériences aux postes-frontières à report_violation@cpj.org.

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