New York, le 31 octobre 2007—Les autorités haïtiennes doivent enquêter pleinement sur les menaces de mort proférées à l’encontre du journaliste chevronné et défenseur de la liberté de la presse, Joseph Guyler Delva, a déclaré aujourd’hui le Comité pour la Protection des Journalistes.
«Nous exhortons les autorités à mener une enquête rapide et exhaustive sur les menaces proférés contre Joseph Guyler Delva et à traduire tous les coupables en justice», a déclaré Joel Simon, le Directeur Exécutif du CPJ. «Les autorités doivent assurer la protection nécessaire à Delva pour lui permettre de continuer son travail en sécurité».
Delva a expliqué au CPJ qu’il a reçu deux appels de numéros anonymes sur son portable jeudi dernier. Les agresseurs ont avertit le journaliste qu’il devait faire attention, qu’ils savaient où il se trouvait et qu’ils allaient l’avoir. Delva a reçu des appels similaires au cours des jours suivants. Le journaliste a indiqué qu’il avait prévenu les autorités locales.
Delva est l’animateur d’un programme d’actualités quotidien à Radio Mélodio FM de Port-au-Prince. Il est aussi correspondent pour la BBC, Reuters, Caribbean Media Corporation et le journal Haitian Times basé à New York. Il est président du groupe local de défense de la liberté de la presse, S.O.S. Journalistes, et directeur d’une commission indépendante de journalistes haïtiens créé récemment pour examiner l’avancée des enquêtes officielles sur les assassinats non résolus de journalistes en Haïti.
Parmi les cas examinés par la commission indépendante se trouve le meurtre non résolu de Jean-Léopold Dominique, propriétaire et directeur de Radio Haïti-Inter et un des journalistes les plus renommés du pays. Dominique a été abattu le 3 avril 2000, à l’entrée de sa station de Port-au-Prince. Ce cas longtemps négligé se caractérise par l’incompétence et le manque de volonté politique, qui ont fait que le meurtre de Dominique continue à être impuni, selon les recherches du CPJ.