New York, 13 août 2007—Le Comité pour la Protection des Journalistes accueille la création d’une commission indépendante composée de journalistes haïtiens pour examiner l’état des enquêtes officielles sur les assassinats non résolus de journalistes en Haïti entre 2000 et 2007.
Le Président Haïtien René Préval a annoncé vendredi la création de la commission, constituée par neuf journalistes de différents médias de Port-au-Prince, a indiqué Guyler Delva, président du groupe local de défense de la liberté de la presse, S.O.S. Journalistes.
D’après Delva, la commission est une initiative associée de S.O.S. Journalistes et de Préval. Le groupe, qui est complètement indépendant du gouvernement haïtien, a reçu des promesses d’engagement publiques de hauts fonctionnaires du gouvernement haïtien, dont le ministre de justice et le chef de la police, selon la presse locale.
« Nous sommes heureux que le Président Préval ait reconnu l’importance de ce problème et nous espérons que la commission puisse aider à produire des résultats sur les enquêtes non résolues », a déclaré le Directeur Exécutif du CPJ, Joel Simon. « Cependant, la véritable épreuve de la résolve du gouvernement haïtien sera son habilité pour traduire tous les coupables en justice ».
La commission aura accès aux dossiers policiers et de justice sur les meurtres d’au moins 10 journalistes, Delva a expliqué au CPJ. Elle étudiera les cas un par un pour déterminer où les enquêtes ont eu des problèmes et elle rendra publique des rapports avec de recommandations sur comment accélérer le processus.
« Le gouvernement doit faire de la justice une priorité » a dit Préval selon l’Associated Press.
Delva a déclaré que la commission commencera avec l’étude du dossier du journaliste haïtien Jean-Léopold Dominique, propriétaire et directeur de la station Radio Haïti-Inter et un des journalistes les plus renommés du pays. Dominique a été abattu le 3 avril 2000, à l’entrée de sa station de Port-au-Prince. Ce cas longtemps négligé se caractérise par l’incompétence et le manque de volonté politique, qui ont fait que le meurtre de Dominique continue à être impuni, selon les recherches du CPJ.
Depuis l’année 2000, trois journalistes ont été tués en représailles directes pour leur travail en Haïti. Le CPJ continue à étudier les circonstances autour des meurtres de cinq autres journalistes pour déterminer si ses assassinats ont des liens avec leurs activités professionnelles.