New York, le 12 mars 2007—Le Comité pour la Protection des Journalistes a aujourd’hui condamné les condamnations pour diffamation prononcées la semaine dernière par une cour de Bamako, à l’encontre de deux journalistes pour un article de décembre 2006, critique d’ un ministre du gouvernement.
La directrice de publication Diaby Makoro Camara et le rédacteur en chef Oumar Bouaré du mensuel privé Kabalo ont été condamnés à quatre mois avec sursis, à verser une amende de 50 000 francs CFA (100 dollars) et à publier la décision de la cour, a révélé au CPJ l’avocat de la défense Amadou Tiéoulé Diarra. Ils ont prévu de faire appel, a-t-il dit.
Les charges ont fait suite à un procès pour diffamation mené par le ministre du plan et de l’aménagement du territoire, Marimantia Diarra, à propos d’un article intitulé « Quand un ministre pique la jalousie : Marimantia Diarra débarque chez son ex-fiancée avec des policiers» a dit au CPJ Bouaré. L’article décrivait la tentative présumée de Diarra d’empêcher le mariage d’une jeune femme avec un autre homme, soit disant qu’elle lui avait été promise en mariage, selon des recherches du CPJ. Les avocats de Diarra ont déclaré que les « insinuations » de cet article sont sans fondement.
« Envoyer des journalistes en prison pour leurs reportages n’est pas en accord avec les valeurs démocratiques du Mali » a dénoncé Joël Simon, le directeur exécutif du CPJ. « Nous appelons la cour d’appel à casser les condamnations de Diaby Makoro Camara et Oumar Bouaré, et nous demandons avec insistance aux autorités d’abandonner toute poursuite pénale pour diffamation ».
La défense a présenté plusieurs témoins au procès qui ont défendu les assertions de l’article. Les sources du CPJ ont dit que le jugement avait été influencé par Diarra, secrétaire général de l’ADEMA, l’ancien parti au pouvoir, et un allié du président Amadou Toumani Touré. Une date pour l’audience d’appel n’a pas encore été établie.