CPJ DENONCE LA VIOLENCE CROISSANTE À L’ENCONTRE DES JOURNALISTES EN HAÏTIUn journaliste paralysé par une balle dans la nuque

New York, le 24 février 2004—Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) s’inquiète du nombre croissant des attaques violentes contre les journalistes et les stations de radio en Haïti à la veille d’une rébellion dont le but est de renverser le président Jean-Bertrand Aristide.

Samedi, le 21 février, des insurgés non identifiés ont tiré sur Pierre Elisem, directeur et propriétaire de Radio Hispagnola, dans la ville de Trou du Nord, au nord-est du pays, selon les medias du pays. Elisem a été atteint d’une balle dans la nuque qui l’a paralysé, selon son médecin.

Elisem, qui travaille également comme correspondant pour la Radio Métropole indépendante basée à Port-au-Prince, a reçu deux balles dans le dos alors qu’il conduisait pour se rendre à la ville de Cap-Haïtien, aujourd’hui contrôlée par des groupes armés opposants du gouvernement.

Elisem a commencé à recevoir des menaces en début février, alors qu’il s’est mis à relayer les nouvelles de Radio Métropole sur Radio Hispagnola, selon Radio Métropole. Les loyalistes pro-gouvernement ont accusé le journaliste de travailler pour l’opposition, selon des journalists haïtiens. Des présumés adeptes du parti Lavalas ont incendié les locaux de Radio Hispagnola dimanche, selon des articles dans la presse haïtienne.

Parmi les attaques :

D’après AP, le 10 février, les forces du gouvernement ont forcé un cameraman de AP Television News à remettre sa cassette, et ont fait effacer les photos d’un journaliste de AP de son appareil-photo numérique.

Arrière-plan

L’Haïti est en émoi depuis que des groupes armés qui jadis soutenaient le président Aristide se sont retournés contre lui et ont attaqué plusieurs commissariats de police à travers le pays, au début du mois de février. Les groupes armés, qui ont récemment rejoint les forces des anciens leaders paramilitaires condamnés pour violations de droits de l’homme, contrôlent de larges portions du pays.

Deux stations de radios privées, Radio Sans-Souci et Radio Cap-Haïtien, n’ont rien diffusé depuis le début du mois de février à cause de menaces et harcèlements constants, selon une source de CPJ.

Guyler Delva, président de l’Association des Journalistes d’Haïti, confia à CPJ que la situation est de plus en plus violente, et que les journalistes étrangers et haïtiens sont en danger.

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