Un journaliste assassiné dans l’est de la République démocratique du Congo

New York, le 22 juin 2011–Les autorités de la ville de Kirumba, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), doivent enquêter de manière approfondie sur l’assassinat du journaliste de radio Witness-Patchelly Kambale Musonia, a déclaré aujourd’hui le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le corps criblé de balles de ce journaliste a été découvert tôt ce matin dans la province congolaise du Nord-Kivu.

Des hommes armés non identifiés ont abattu M. Musonia, 32 ans, animateur d’une émission-débat quotidienne à la Radio Communautaire de Lubero Sud (RCLS), alors qu’il rentrait à son domicile vers 19h30 mardi, selon l’organisation locale de défense de la liberté de la presse, Journaliste en Danger. Des témoins qui ont entendu les coups de feu ont rapporté que les assaillants attendaient visiblement M. Musonia qui  revenait de son bureau à la société Congo Chine Télécoms, où il travaillait également comme agent local de communication, a dit au CPJ le directeur de la station, Jean Maliro.

Le mobile de l’assassinat reste flou et M. Masonia n’avait pas fait état de menaces contre sa personne, selon M. Maliro. Personne n’a été arrêté dans le cadre de cette affaire, selon des journalistes locaux, et le CPJ est en train d’enquêter pour déterminer si l’assassinat de M. Musonia est lié à son travail de journaliste.

«Nous condamnons le meurtre de Witness-Patchelly Kambale Musonia », a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du plaidoyer pour l’Afrique du CPJ. « Les autorités de Kirumba doivent mener des enquêtes approfondies, transparentes et crédibles en vue de déterminer le mobile cet acte ignoble », a-t-il martelé.

M. Musonia, père d’un bébé de sept mois, travaillait à la RCLS depuis 2008, selon M. Maliro. Dans sa dernière émission intitulée « Kirumba toka tshini » (Kirumba lèvetoi), ce journaliste avait discuté avec son invité, un responsable local de la société civile, de l’arrestation récente d’une douzaine de personnes accusées de trafic d’armes militaires aux fins d’activités criminelles, selon M. Maliro.

M. Musonia est le deuxième travailleur de la presse abattu cette année en RDC : le technicien de radio Hardy Kazadi Ilunga a été tué en mars dernier, selon les recherches du CPJ. Les autorités locales dans l’est de la  République démocratique du Congo, une région très instable, n’ont jamais mené des enquêtes approfondies ni engagé des poursuites pour les meurtres de journalistes, selon des recherches du CPJ.