Un journaliste gabonais emprisonné est hospitalisé et condamné

New York, le 1er août 2007—Aujourd’hui, le directeur d’un journal privé de Libreville, capitale du Gabon, a été condamné à une amende et à une peine de prison, mais n’a pas pu se présenter devant le tribunal suite à son hospitalisation, dûe aux mauvaises conditions de détention, ont affirmé des journalistes sur place au CPJ.

« Nous condamnons ce verdict et réclamons au Président Omar Bongo de tenir sa promesse de 2004 de supprimer les peines de prison pour les délits de presse », a déclaré le directeur exécutif du CPJ, Joël Simon. « Nous tenons les autorités gabonaises pour responsable du bien-être de Guy-Christian Mavioga, qui n’aurait pas dû être jeté en prison avec des criminels pour avoir écrit un éditorial contestataire. »

Mavioga, directeur du périodique privé L’Espoir, est emprisonné depuis le 28 juin, suite à un éditorial critiquant Bongo. Il était sous la surveillance de gardiens de prison au sein du principal hôpital de Libreville, quand le tribunal l’a condamné à un mois de prison ferme, cinq mois de prison avec sursis, une amende de 250 000 francs CFA (530 dollars américains) et au versement symbolique d’un franc CFA (moins d’un centime de dollar américain) à Bongo, selon des journalistes locaux et l’avocat de la défense Gisèle Eyue Bekale. Il s’attendait à être libéré samedi après avoir déjà passé plus d’un mois en prison, a déclaré Bekale au CPJ.

Mavioga a été conduit en urgence de la prison centrale de Libreville à une salle d’urgence tôt dans la matinée de lundi, pour traitement de problèmes respiratoires et de douleurs au dos¾état dont il a commencé à souffrir durant son incarcération, a affirmé Bekale.

Le gouvernement gabonais a arrêté Mavioga et a indéfiniment suspendu son journal sous les chefs d’inculpation d’outrage au chef de l’état, suite à son éditorial intitulé « Les derniers temps de Bongo. » Bongo, qui est le chef d’état africain ayant la plus grande longévité au pouvoir, gouverne le Gabon depuis 1967.

L’issue du procès n’a pas été une surprise, a déclaré Bekale, le décrivant comme « une lutte entre un éléphant et une mouche ».

Mavioga est le premier journaliste gabonais condamné à de la prison pour journalisme contestataire depuis Norbert Ngoua Mezuï en octobre 2006.