En 2013, les attaques contre la presse ont augmenté. L’agitation politique et les affrontements interethniques qui ont précédé les élections législatives maintes fois retardées, ont grandement contribué à ce climat. Le vote, qui a eu lieu le 28 septembre, a vu la victoire du parti du président Alpha Condé. Des journalistes ont été menacés et agressés alors qu’ils couvraient les activités pré-électorales. Certains affirment que les assaillants appartenaient aux forces de sécurité ou à des sympathisants de partis politiques. Des journalistes, qui se sont retrouvés pris entre les partisans de Condé, -appartenant majoritairement à l’ethnie malinké, – et les militants de l’opposition, pour la plupart de l’ethnie Peul, ont été accusés d’espionnage pour le compte de partis politiques. Les autorités et les forces de sécurité favorables à Condé, ont fermédes stations de radio, suspendu et détenu le personnel, et empêché les journalistes de couvrir les activités de la tournée préélectorale de Condé. Des recherches menées par le CPJ révèlent qu’en dépit des agressions perpétrées contre de nombreux journalistes, depuis 2008, personne n’a été reconnu coupable.

Guinée

PRINCIPAUX DEVELOPPEMENTS:

» Des journalistes agressés au cours de reportages sur les élections.

» Impunité quasi-totale dans les attaques contre la presse.

En 2013, les attaques contre la presse ont augmenté. L’agitation politique et les affrontements interethniques qui ont précédé les élections législatives maintes fois retardées, ont grandement contribué à ce climat. Le vote, qui a eu lieu le 28 septembre, a vu la victoire du parti du président Alpha Condé. Des journalistes ont été menacés et agressés alors qu’ils couvraient les activités pré-électorales. Certains affirment que les assaillants appartenaient aux forces de sécurité ou à des sympathisants de partis politiques. Des journalistes, qui se sont retrouvés pris entre les partisans de Condé, -appartenant majoritairement à l’ethnie malinké, – et les militants de l’opposition, pour la plupart de l’ethnie Peul, ont été accusés d’espionnage pour le compte de partis politiques. Les autorités et les forces de sécurité favorables à Condé, ont fermédes stations de radio, suspendu et détenu le personnel, et empêché les journalistes de couvrir les activités de la tournée préélectorale de Condé. Des recherches menées par le CPJ révèlent qu’en dépit des agressions perpétrées contre de nombreux journalistes, depuis 2008, personne n’a été reconnu coupable.



  • 51

    Agressions contre la presse
  • 41%

    Attaques menées par les autorités
  • 0

    Assaillant tenu responsable
  • 8

    Cas d’attaques contre une station radio
 

En 2013, le CPJ a révélé que 51 attaques contre des journalistes ont eu lieu, pour la plupart à Conakry.

Attaques par région:
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Les forces de sécurité et des responsables gouvernementaux sont considérés responsables de 21 des 51 attaques perpétrées contre la presse, révèle le CPJ qui les a répertoriées. Toujours selon le CPJ, d'autres attaques ont été commises par des partisans du parti au pouvoir, et des partisans de partis d'opposition.


Selon les journalistes, les auteurs de ces attaques sont:

21% forces de sécurité, gouvernementales
8% militants du parti politique d’opposition dénommé l'Union des Forces Démocratiques de Guinée
6% militants du parti au pouvoir Rassemblement du Peuple de Guinée
16% Autres (civils non - militants et autres assaillants non identifiés)

 

Aucun responsable des attaques répertoriées par le CPJ au cours des cinq dernières années, n’a été traduit en justices.

Les arrestations pour des attaques contre la presse:
 

Selon des recherches menées par le CPJ, la station de radio Planète FM, qui appartient à Abubacarr Sylla, le tonitruant leader de l'opposition, a été, au moins à huit reprises, victime d’attaques, de censure, et de harcèlement, dans le courant de l’année 2013.


Une station ciblée par des attaques:

1 mars 2013

Un homme armé non identifié tire une balle dans les studios de Planète FM au cours de la visite d'un chef de l'opposition.

Mars 2013:

Les médias rapportent que la directrice de Chérie FM Chantal Colle a lancé des poursuites contre Mandian Sidibé, directeur de Planète FM, pour diffamation, insultes, racisme et ethnocentrisme, pour des commentaires proférés à l’antenne, à l’encontre de Chérie FM et du licenciement de 26 de ses journalistes.. Le journaliste d’Espace FM Aboubacar Diallo et David Youmbouno, l'un des journalistes licenciés, font également l’objet de poursuites.

En mai, un tribunal décide que Sidibé doit verser à Colle une amende de 500.000 francs guinéens (soit 71 dollars américains) et 1 franc symbolique de dommages-intérêts, -selon les médias. Le tribunal a rejeté les plaintes contre Diallo et Youmbouno.

2011

0 auteur traduit en justice

18 avril 2013:

Selon la Media Foundation for West Africa [Fondation pour les médias en l'Afrique de l'Ouest] (MFWA) basée au Ghana, la police tire à balles réelles sur les studios de Planète FM, apparemment en représailles à la couverture de la répression des manifestants par la police,

25 mai 2013

Planète FM annonce que sa fréquence radio 106,3 FM a été bloquée et que les raisons de ce blocage restent floues.

30 mai 2013:

Cinq jours plus tard, le Conseil National de la Communication contrôlé par l'Etat, impose un mois de suspension de diffusion à Planète FM, et un mois d’interdiction d’antenne au directeur de la station, Mandian Sidibé pour incitation à la haine et à la violence. Le CNC n’a fourni aucune preuve de ses allégations.

4 juillet 2013

Selon la MFWA, Mandian Sidibé est accusé de diffamation pour des commentaires faits lors d'une émission de radio. Son avocat déclare qu'il va faire appel. (Un appel était en cours d’instruction vers la fin de l’année.)

17 novembre 2013:

Selon la presse, Mandian Sidibé annonce en direct sur Planète FM que des assaillants non identifiés ont fait irruption à la radio pour l'assassiner. Une personne au moins, a été tuée et plusieurs autres blessées au cours des affrontements qui ont suivi, entre la police et les manifestants qui se sont mobilisés pour protéger Sidibé.

22 novembre 2013:

Le Conseil National de la Communication interdit à Mandian Sidibé d’exercer pendant 45 jours, arguant qu'il n'avait pas réussi à prouver qu'il y avait une tentative d'assassinat contre ​​sa personne.
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Principales nouvelles durant 2013
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