Le président Goodluck Jonathan a eu du mal à maintenir la stabilité alors que Boko Haram, un groupe islamiste basé dans le nord du Nigeria, continuait une vague d’attentats terroristes contre des églises, des édifices publics, et, pour la première fois, contre des bureaux d’organes de presse. En avril, le groupe a orchestré des attentats coordonnés contre les bureaux de trois journaux dans deux villes, et menacé de représailles contre 14 organes de presse qu’il accuse de dénaturer l’information au sujet de ses activités. Les menaces ont contraint de nombreux journalistes à quitter le nord du Nigeria. Les médias ont également été victimes de harcèlements persistants de la part du gouvernement: le CPJ a documenté plus de 100 cas d’agressions, d’entraves à l’exercice des activités et d’autres actions contre la presse perpétrées par les forces de sécurité et des autorités. Le président Jonathan a également essuyé de vives critiques suite à sa décision de suspendre les subventions des carburants, ce qui a donné lieu à une grève à travers le pays et des manifestations de rue dans ce grand pays producteur de pétrole. Les manifestants ont encerclé les studios du radiodiffuseur public, en l’occurrence la Nigerian Television Authority et la télévision privée, Africa Independent Television, deux organes de presse importants jugés proches du gouvernement, pour exiger une plus grande couverture de leurs préoccupations. La colère s’est propagée sur les médias sociaux après le lancement du hashtag #OccupyNigeria qui a eu un écho mondial sur Twitter.

Nigeria

PRINCIPAUX DEVELOPPEMENTS

» De graves menaces de Boko Haram planent sur la presse.

» L’impunité totale dans les meurtres de journalistes persiste.

Le président Goodluck Jonathan a eu du mal à maintenir la stabilité alors que Boko Haram, un groupe islamiste basé dans le nord du Nigeria, continuait une vague d’attentats terroristes contre des églises, des édifices publics, et, pour la première fois, contre des bureaux d’organes de presse. En avril, le groupe a orchestré des attentats coordonnés contre les bureaux de trois journaux dans deux villes, et menacé de représailles contre 14 organes de presse qu’il accuse de dénaturer l’information au sujet de ses activités. Les menaces ont contraint de nombreux journalistes à quitter le nord du Nigeria. Les médias ont également été victimes de harcèlements persistants de la part du gouvernement: le CPJ a documenté plus de 100 cas d’agressions, d’entraves à l’exercice des activités et d’autres actions contre la presse perpétrées par les forces de sécurité et des autorités. Le président Jonathan a également essuyé de vives critiques suite à sa décision de suspendre les subventions des carburants, ce qui a donné lieu à une grève à travers le pays et des manifestations de rue dans ce grand pays producteur de pétrole. Les manifestants ont encerclé les studios du radiodiffuseur public, en l’occurrence la Nigerian Television Authority et la télévision privée, Africa Independent Television, deux organes de presse importants jugés proches du gouvernement, pour exiger une plus grande couverture de leurs préoccupations. La colère s’est propagée sur les médias sociaux après le lancement du hashtag #OccupyNigeria qui a eu un écho mondial sur Twitter.



  • 143

    Attaques contre la presse
  • 2

    Journaux victimes d'attentats terroristes
  • 14

    Organes de presse menacés
  • 5

    Meurtres impunis
 

Bien que Boko Haram soit l'auteur des menaces les plus graves contre la presse, les responsables gouvernementaux et les forces de sécurité ne sont pas en reste, car ils sont responsables de plus des trois quarts des attaques perpétrées contre la presse et documentées par le CPJ jusqu'à la date du 31 décembre 2012.


Auteurs des attaques:

113 Gouvernement, forces de sécurité
23 Boko Haram
2 Militants du delta du Niger
5 Autres (civils et non identifiés)

 

Le 26 avril, un kamikaze conduisant un véhicule rempli d'explosifs a frappé de plein fouet les bureaux du quotidien ThisDay à Abuja, dans la capitale, tandis qu'un autre kamikaze faisait exploser des bombes dans un bâtiment abritant les bureaux des journaux ThisDay, The Sun et The Moment dans la ville septentrionale de Kaduna. Boko Haram a revendiqué ces attentats et les a justifié en accusant la presse nigériane de dénaturer ses activités, selon des médias.


Chronologie des attentats à la bombe contre la presse:

19 octobre 1986:

Un colis piégé tue Dele Giwa, directeur de publication du NewsWatch.

24 décembre 2010:

Une explosion tue Augustine Sindyi, un photographe de l'hebdomadaire d'Etat Standard alors qu'il se rentrait du travail à pied.

26 avril 2012:

Attentat suicide contre les bureaux de ThisDay à Abuja.

26 avril 2012:

Attentat suicide contre les bureaux de ThisDay, The Sun et The Moment dans la ville du nord de Kaduna.
 

Dans une terrifiante vidéo publiée peu après les attentats du 26 avril 2012, Boko Haram a accusé les médias locaux et internationaux d'avoir porté « atteinte à l'islam », dans leurs reportages et a juré de « se venger ».


Organes de presse ciblés par Boko Harem:

11 Médias locaux
3 Médias internationaux

LOCAL INTERNATIONAL
ThisDay
Punch
Daily Sun
Vanguard
Guardian
Nation
Tribune
National Accord
Leadership
Daily Trust
Peoples Daily
Radio France Internationale
SaharaReporters
VOA Hausa-language service
 

A titre d'illustration de la flambée de la violence meurtrière contre la presse au Nigeria, des tireurs non identifiés ont ouvert le feu sur le journaliste Enenche Akogwu de la télévision privée Channels TV pendant qu'il faisait un reportage à la suite d'un attentat terroriste perpétré dans la ville septentrionale de Kano. Les enquêtes du CPJ montrent qu'aucun suspect n'a été arrêté dans cette affaire qui est la dernière d'une série de cinq meurtres non résolus de journalistes depuis 2009.

Chronologie des meurtres non résolus au Nigeria:
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Principales nouvelles durant 2012
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